Si le passage de Younès El Aynaoui au deuxième tour du tournoi de Roland Garros n'est pas une surprise, l'accès au tableau final à l'issue des qualifs par Bahia Mouhtassine est un grand exploit. Si le passage de Younès El Aynaoui au deuxième tour du tournoi de Roland Garros n'est pas une surprise, l'accès au tableau final à l'issue des qualifs par Bahia Mouhtassine est un grand exploit. Lors de son dernier match avant la qualification, elle a disposé de l'italienne Adriana Serra Zanetti, une habituée du circuit WTA. La seule femme du monde arabe qui évoluera cette année dans la cour des grandes raquettes internationales. Créés en 1891, les championnats de France de tennis sont réservés jusqu'en 1924 aux seuls licenciés français. Ce n'est qu'à partir de 1925 qu'ils deviennent officiellement les Internationaux de France en s'ouvrant aux joueurs, puis six ans plus tard, aux joueuses de toutes nationalités. L'épreuve se déroule depuis 1928 dans la prestigieuse enceinte du stade Roland Garros, à Paris. Eh bien Bahia, est la première femme marocaine à honorer son pays de sa présence dans cette prestigieuse manifestation. Il y a seulement quelques mois, notre championne se plaignait de l'absence de sponsors capables de cautionner son parcours en tablant sur sa réussite. Depuis, personne n'a parlé de Bahia jusqu'à dimanche dernier. Déjà en 2002, la même Bahia était présente lors d'un autre tournoi de grand Chelem : l'Open d'Australie. Aujourd'hui, Bahia Mouhtassine est 161e au classement WTA. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir une bonne motivation d'aller de l'avant et d'affronter ces grandes demoiselles du tennis mondial. La seule présence d'une femme marocaine au milieu de cette panoplie de raquettes de luxe constitue en soi un grand acquis. Remarquons que depuis les exploits de nos trois mousquetaires, Younès El Aynaoui, Karim Alami et Hicham Arazi, à travers les différents courts de tennis un peu partout dans le monde, le Maroc est inévitablement cité aux côtés des pays des grandes raquettes. Que ce soit André Agassi, Pete Sampras ou encore Goran Ivanisevic, ils ont tous eu affaire à l'un de nos champions et ont reconnu le talent marocain. Aucun autre pays arabe ou même islamique des mêmes dimensions que le Maroc n'a jamais fait une telle impression. Avec seulement les moyens et les capacités que l'on connaît. D'où cet afflux des champions de renommée vers les rares courts nationaux. La Fédération Royale Marocaine de Tennis, sous la houlette de Mohamed M'jid, fait tout son possible, pour appuyer cette discipline, dont l'intérêt du public s'est grandement manifesté lors du dernier tournoi du Grand Prix Hassan II. C'est la fédération qui se tue à chercher des sponsors pour maintenir la cadence et performer le rendement de ce sport sans bénéficier d'aucun soutien. Plusieurs intervenants devraient logiquement prendre part à ces efforts. D'autant plus que c'est un investissement qui ne peut être que bénéfique. Le Maroc est capable d'engendrer d'autres Bahia Mouhtassine, dont l'accès à Roland Garros est un bon présage pour la petite balle jaune marocaine. Mais sans soutien, la requête des jeunes tennismem et derrière eux un large public, relèvera toujours du miracle.