La 7ème édition du Festival national du film à Oujda va se dérouler du 7 au 15 juin 2003. Une conférence de presse a été organisée, samedi 24 mai, à Casablanca pour en présenter les grandes lignes. Cette année, le blason du festival du film est redoré par la bonne représentation de deux longs-métrages marocains au festival de Cannes. Il n'a pas été possible de parler d'Oujda sans évoquer les attentats de Casablanca. Moulay Driss Alaoui Mdaghri, président du festival, a souligné le caractère exceptionnel de cette édition. Elle intervient à un moment où les Marocains sont encore sous le choc. Le président du festival a loué à cet égard les vertus du cinéma : «une école de tolérance, d'ouverture sur le monde et d'acceptation de la différence de l'autre». Il a tenu un discours manichéiste sur «deux forces en conflit». L'une se réclamant des valeurs de la modernité et l'autre résolument confinée dans l'obscurantisme. «Les forces de l'obscurantisme ne l'emporteront pas !», a conclu l'ancien ministre de la Communication. Les attentats de Casablanca font au demeurant appréhender des annulations de la part des invités attendus au festival. «Nous n'avons enregistré pour l'instant ni des confirmations, ni des annulations», a précisé Sarim El Fassi, membre du comité d'organisation du festival. Oujda ne compte pas toutefois céder à la terreur. Elle accueille une manifestation cinématographique et sa situation géographique la dispose très naturellement à organiser des activités en faveur du cinéma maghrébin. Le choix de cette ville n'est pas fortuit. Il peut même être interprété comme un signe fort en direction des pays maghrébins. D'ailleurs, le cinéma maghrébin sera à l'honneur à Oujda. Trois manifestations sont prévues dans ce sens : «Un regard sur le cinéma maghrébin», «Bilan et perspectives de la coopération cinématographique maghrébine» et «Spécial sur le cinéma algérien». D'autre part, quinze longs-métrages et dix-sept courts-métrages seront en compétition officielle lors de ce festival. Ils seront projetés, principalement dans la salle « le Paris » et deux autres salles d'Oujda. La qualité des films en lice est très inégale. Certains longs-métrages ont déjà été montrés dans les salles, et ils ne donnent pas une haute idée du cinéma marocain. Les organisateurs expliquent cela par le petit nombre de films réalisés au Maroc. En raison de cette petite productivité, ils sont contraints de programmer le pire et le meilleur. Du bon cru, il y en aura, sans aucun doute, dans l'édition de cette année. À l'instar des deux longs-métrages qui ont représenté le Maroc au festival de Cannes. «Les yeux secs» de Narjis Nejjar et «Mille mois» de Faouzi Bensaïdi ont même été très remarqués pendant cette manifestation. Le «Prix du premier regard» a été décerné à «Mille mois» de Faouzi Bensaïdi. À l'issue du tirage au sort, effectué lors de la conférence de presse, le film de Faouzi Bensaïdi sera projeté le mercredi 11 juin à 22h 30 et celui de Narjiss Nejjar le jeudi 12 juin à 22h 30. Les autres longs-métrages en compétition officielle sont : «Le cheval de vent» de Daoud Aoulad-Syad (2001), «Mona Saber» de Abdelhay Laraki (2001), «Tayf Nizar» de Kamal Kamal (2001), «Au-delà de Gibraltar» de Mourad Boucif et Barman Taylan (2001), «Les voisins d'Abou Moussa » de Mohamed Abderrahmane Tazi (2002), «Et après...» de Mohamed Ismael (2002), «Une histoire d'amour» de Hakim Noury (2002), «Casablanca Casablanca» de Farida Benlyazid (2002), «Les années de l'exil» de Nabyl Lahlou (2002), «Le pote» de Hassan Benjelloun (2002), «Face à face» de Abdelkader Lagtaa (2003), «Casablanca by night» de Mostafa Derkaoui (2003) et «Les fibres de l'âme» de Hakim Belabbes (2003). Au reste, la 7ème édition du Festival national du film se distingue par une innovation saluée par les professionnels du cinéma. Deux jury distincts vont désormais délibérer au sujet des longs et des courts-métrages en compétition. Le jury pour les longs-métrages est présidé par le producteur et réalisateur Mohamed Lotfi. Celui des courts-métrages est présidé par le réalisateur Noureddine Gounajjar. Le Grand prix attribué à la compétition des longs-métrages s'élève à 50 000 DH. Le prix de la réalisation pour les courts-métrages est d'une valeur de 10 000 DH. Plusieurs autres prix attendent les acteurs et les techniciens qui se déplaceront à Oujda. Le hasard a doté cette ville d'une concordance de chiffre miraculeuse. La 7ème édition du festival national du film est à l'unisson avec le 7ème art. De quoi faire un feu d'artifice au cinéma !