Les attentats de Casablanca constituent une véritable déclaration de guerre contre notre projet de société démocratique et tolérante, souligne Nouzha Skalli, députée et membre du Bureau politique du PPS. ALM : Quelles sont vos impressions sur le drame qui a secoué Casablanca ? Nouzha Skalli : Vraiment c'est une horreur. Un choc terrible ; il y a les morts, les blessés, les dégâts matériels et l'ensemble des Marocains ont été touchés dans leur unité et leur sentiment d'appartenir à une seule nation moderne, pacifique et tolérante. Ce qui est arrivé n'est pas une surprise. C'est une véritable déclaration de guerre contre notre projet de société moderne et démocratique. C'est une guerre qui est le prolongement d'une certaine politique par la violence, du discours de la haine, du racisme, de la xénophobie, de la discrimination et du rejet de tout ce qui est différent, le rejet de l'étranger, de l'Occidental, du Juif. Qu'est ce qu'il faut faire pour endiguer ce mal ? Le fait d'appliquer uniquement des mesures sécuritaires en vue de mettre un terme à cette violence serait une erreur. Evidement les mesures sécuritaires sont indispensables, mais ils doivent s'inscrire dans le cadre d'une stratégie global visant à renforcer le projet de société en réalisant la justice sociale, la démocratie, l'égalité, y compris entre les femmes et les hommes. Il faut qu'il y ait un débat franc pour que la population puisse choisir en connaissance de cause. Comment expliquez-vous l'absence du politique dans les quartiers ? Les partis politiques n'ont pas les moyens d'aller sur le terrain dans les quartiers populaires. Il n'y a pas de local, pas de permanence. En plus, les moyens audiovisuels ne donnent pas l'occasion aux partis politiques afin de jouer leur rôle comme il se doit. Il faut donner cette tribune aux partis politiques en vue d'animer les débats et traiter les problèmes des jeunes des quartiers. Les partis politiques sont en mesure d'encadrer ces jeunes, seulement il faut leur donner les moyens.