Les violences s'accentuent en Irak alors que les chiites et les Kurdes n'arrivent toujours pas à trouver un terrain d'entente. Les pourparlers en Irak entre Chiites et Kurdes qui ont débuté fin février risquent de prendre plus de temps que prévu. À ce qu'il paraît, Les deux parties ont du mal à s'entendre sur la formation du gouvernement. Les discussions se poursuivent notamment au sujet de postes-clefs ou sensibles, comme ceux de la Défense ou du Pétrole. Selon un responsable chiite, l'Assemblée nationale transitoire irakienne, élue il y a près de deux mois, tiendra mardi sa deuxième session pour élire son président et ses deux vice-présidents. "L'Assemblée se réunira mardi à 11h00 (08h00 GMT), nous nous sommes mis d'accord pour désigner un président et deux vice-présidents du Parlement et nous travaillerons d'ici là à former un gouvernement", a affirmé Jawad al-Maliki. Selon Maliki, le chef de l'Etat sortant Ghazi al-Yaouar, un sunnite, serait favori pour présider l'Assemblée, alors que les vice-présidences seront confiées à un chiite et un Kurde. Une autre source chiite a indiqué que Yaouar préférait le poste de vice-président de l'Etat. En même temps, les violences que connaît le pays ne cessent de s'intensifier. Ce dimanche, une nouvelle vidéo d'exécution a été mise en ligne sur le site Internet du groupe du Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, chef du réseau al-Qaïda en Irak. La vidéo montre ce que le groupe affirme être l'exécuteur d'un colonel de l'armée irakienne. Sur la vidéo, un homme aux yeux bandés, avoue avoir collaboré avec les forces américaines en Irak. Il est ensuite abattu d'une balle dans la tête par un individu masqué. Sur le terrain, deux soldats américains ont été tués et deux autres blessés par l'explosion d'une voiture piégée au passage de leur patrouille samedi, selon l'armée américaine. L'armée américaine a également annoncé la mort d'un marine, tué en action vendredi soir dans la province d'Al-Anbar. Cette province est un des foyers de la rébellion situé dans l'ouest de l'Irak. Ces décès portent à 1.518 le nombre de militaires américains tués en Irak depuis l'invasion du pays, il y a un peu plus de deux ans, selon un bilan établi à partir des chiffres du Pentagone. Du côté des irakiens, cinq dont deux membres des forces de sécurité, ont en outre été tués samedi des violences. Les forces de l'ordre irakiennes, de leur part, ont commencé à instaurer des restrictions à la circulation dans la ville sainte de Kerbala (110 km au sud de Bagdad). Les forces craignent d'éventuels attentats qui pourraient viser la ville à l'occasion de la fête religieuse chiite marquant le quarantième jour après l'Achoura qui s'y tiendra jeudi. Le week-end a connu aussi une large opération des forces de sécurité irakiennes. Cette opération qui s'est déroulée le samedi dans une localité à 60 km au sud de Bagdad a abouti à une centaine d'arrestations. Selon les forces de sécurité, ces personnes sont accusées de terrorisme. La source ajoute que les inculpés sont de diverses nationalités (irakiens, pakistanais, et afghans). Lors des premiers interrogatoires, des suspects ont affirmé "que certains groupes avaient des listes de personnalités (chiites) à assassiner à Kerbala et Hilla et que d'autres étaient chargés d'attaquer les pèlerins se rendant à Kerbala, avec des engins explosifs, des armes légères et d'empoisonner leur nourriture", a indiqué le ministère de la Défense.