L'Organisation marocaine des Droits de l'Homme (OMDH) a initié, samedi à Rabat, un colloque sous le thème "Les réformes constitutionnelles, politiques et judiciaires " Ayant pour objectif d'éviter que ne se répètent les graves violations des droits de l'Homme, ce colloque, qui a vu la participation de plusieurs académiciens et hommes de droit, intervient en signe de soutien de l'OMDH à l'expérience "inédite" de l'Instance Equité et Réconciliation (IER) qui, selon les organisateurs, est au cœur des réformes que connaît le Maroc dans "cette phase sensible de transition". Ainsi, les intervenants ont affirmé que la condition essentielle pour éviter que de telles violations ne se reproduisent plus est l'existence d'un Etat de droit, où tous les citoyens sont égaux devant la loi, où les institutions travaillent dans le cadre de la Constitution, et où le gouvernement est basé sur une majorité parlementaire, outre l'indépendance de la justice. Dans l'optique de réussir le processus d'édification du système démocratique au Maroc, les intervenants ont appelé à l'adhésion de toutes les forces démocratiques de la nation à ce vaste projet. Ils ont également recommandé la modernisation de l'arsenal juridique relatif aux libertés publiques, notamment les lois sur les associations, le code de la presse, le code de la procédure pénale, la loi sur les élections et la loi antiterroriste, soulignant que ces réformes doivent être inspirées des normes internationales des droits de l'homme. Les intervenants ont de même souligné la nécessité de protéger la sécurité publique et la stabilité sociale et institutionnelle et de promouvoir l'éducation aux droits de l'homme et l'ouverture à la modernité. Ils ont, enfin, prôné la promotion des droits économiques et sociaux du fait qu'ils font partie intégrante des droits de l'homme, et ce à travers la lutte contre les disparités sociales et régionales, la réforme du système fiscal et l'assainissement du secteur public à travers l'adoption de la transparence et la lutte contre la corruption.