80% des décès au Maroc sont dus aux maladies non transmissibles Le ministère de la santé vient de lancer le plan d'action national 2020-2021 de prévention et de contrôle des maladies non transmissibles (MNT). Ce plan d'action fait suite au lancement, en février 2019, de la stratégie nationale multisectorielle de prévention et de contrôle des MNT 2019-2029 et de la charte nationale de prévention et de lutte contre les MNT, signée en avril 2019 par 17 partenaires, dont 13 départements ministériels. Les maladies non transmissibles sont actuellement la première cause de mortalité dans le monde, avec 71% de décès dont 37% de décès prématurés. Au Maroc, les décès dus à ces maladies représentent 80%. L'enquête nationale sur les facteurs de risque des MNT chez la population âgée de 18 ans et plus, réalisée par le ministère de la santé en 2018, avait révélé que 29,3% des Marocains sont hypertendus, 10,6% sont diabétiques et 10, 4% sont pré-diabétiques. Autres chiffres alarmants : 53% sont en surpoids, dont 20% sont obèses, 10,5% ont un taux de cholestérol sanguin élevé, 11,7% fument du tabac et 1,7% consomment de l'alcool. L'enquête avait aussi signalé que 21,1% sont sédentaires et 76,3% consomment moins de cinq portions de légumes et fruits par jour. Bientôt moins de sel dans le pain L'OMS vient de décerner au Maroc un prix de reconnaissance de son leadership exceptionnel dans la lutte contre les maladies non transmissibles. Le Maroc a pris plusieurs mesures importantes en matière de lutte contre les facteurs de risques des maladies non transmissibles et la promotion des modes de vie sains. Ainsi, en matière de réduction de la consommation en sucre, il y a lieu de signaler que le Parlement a voté l'augmentation de 50% de la TIC (Taxe intérieure sur la consommation) qui est supportée par les producteurs afin de les inciter à réduire la concentration de sucre dans les boissons contenant des sucres ajoutés et dans les boissons énergisantes. L'autre mesure importante est l'adoption du principe de la progressivité dans la TIC pour inciter les industriels à revoir à la baisse la teneur en sucre de leur produit. Il faut reconnaître que cette taxe est un pas important dans la lutte contre l'obésité et la diminution de l'incidence du diabète. Cela dit, cette mesure n'est pas suffisante. Pour avoir un réel impact sur la santé publique, cette mesure doit être élargie à d'autres produits contenant du sucre, en l'occurrence les bonbons, les biscuits, les chocolats. En ce qui concerne la réduction de la consommation du sel, le ministère de la santé travaille actuellement en étroite collaboration avec la fédération des boulangers pour réduire progressivement le sel dans le pain. Signalons que l'enquête du ministère de la santé s'était aussi intéressée à la consommation excessive de sel dans les assiettes des Marocains. Les résultats ont conclu que 13,5% ajoutaient souvent ou toujours du sel à leurs plats avant ou pendant les repas). Ce pourcentage diminue progressivement avec l'âge, de 17,4% chez les personnes âgées de 18-29 ans à 8,5% chez les 70 ans et plus. A noter que les personnes résidant en milieu urbain ont plus tendance à ajouter du sel dans leurs plats avant et pendant les repas que les personnes résidant en milieu rural. Près des 2/3 de la population cible pensaient qu'elles ne consommaient quotidiennement que la quantité nécessaire de sel. Seul 1/4 des répondants pensait qu'il consommait quotidiennement des repas peu salés à très peu salés. Par ailleurs, les connaissances de la population cible concernant les effets néfastes de cette consommation excessive avaient été évaluées. 91,3% des répondants étaient convaincus que la consommation excessive de sel peut causer de sérieux problèmes de santé.