Juste après les attentats, le plan de mise en alerte des services hospitaliers, (MASH), a été déclenché. En peu de temps, la situation a été maîtrisée, souligne, chef des services d'accueil du CHU Ibn Rochd de Casablanca. ALM : Quand a débuté l'arrivée des premières victimes évacuées aux urgences et quel est le dispositif mis en place ? Pr. Louardi : L'alerte a été donnée par les services de la protection civile à 22 heures 8 minutes. Une fois averti, je me suis immédiatement déplacé aux services des urgences et nous avons déclenché le plan MASH, mise en alerte par les services hospitaliers. Le plan blanc. Il s'agit d'un plan qui existe aux services des urgences du Centre hospitalier universitaire CHU de Casablanca pour faire face à un afflux massif de blessés. Tous les spécialistes ont été rappelés et vers 22 heures 15 minutes, les premières victimes sont arrivées aux services des urgences. Quel est le nombre de blessés secourus ? Nous avons reçu 62 blessés dont une vingtaine étaient dans un état grave. En application du plan MASH, nous procédons à séparer les blessés par zone au sein des services des urgences. Il y a la zone d'accueil où nous procédons au triage des malades, graves et moins graves, puis on dispatche selon les cas. Il y a la zone de traitement lourd où sont reçus les malades qui demandent la ventilation artificielle et la réanimation. Il y a également la zone des blessés légers et ensuite la zone du quartier opératoire pour les malades qui devront subir des opérations selon les cas. Il y a enfin la zone de réception et d'accueil des familles des victimes. Dès les premières heures, plusieurs familles se sont affluées vers les urgences pour s'enquérir de la situation des leurs. Quelle est la nature des blessures ? Il y a les lésions physiques, des fractures, des amputations de membres, des traumatismes crâniens, etc. Il y a ensuite des lésions de souffle et enfin il y a des lésions psychologiques. Qu'en est-il de la prise en charge psychologique des blessés Le plan MASH déclenché prévoit tout. Il y a, bien sûr, une cellule composée de spécialistes en matière de psychologie qui prend en charge les familles et les blessés. Nous avons maintenant 23 personnes qui sont hospitalisées, dont onze sont dans un état grave. La cellule psychologique prend en charge le malade dès qu'il est conscient et accueille en même temps sa famille. Nous avons encore parmi les personnes hospitalisées, victimes de ces crimes ayant frappé la capitale économique du pays, un Français qui a préféré resté au CHU, lorsque sa famille lui a proposé d'aller dans une clinique. Est-ce que nos urgences sont préparées pour de telles situations ? Le Centre hospitalier universitaire, est l'un des rares hôpitaux qui disposent du plan de mise en alerte des services hospitaliers, MASH. Ce plan, chez nous aux urgences du CHU Ibn Rochd, est opérationnel. Il permet de faire face aux afflux massifs des victimes dans de telles situations. Le vendredi soir, en peu de temps, la situation a été parfaitement maîtrisée. Malgré l'improvisation et le nombre élevé des blessés, le traitement s'est déroulé dans des bonnes conditions, et ceci sans oublier l'accueil des urgences quotidiennes.