La déclaration gouvernementale de Driss Jettou prend-elle en compte les recommandations du Sommet mondial sur le développement durable qui s'est tenu l'année dernière à Johannesburg? Une question à laquelle l'Association Ribat Al Fath pour le Développement Durable (ARFDD) réserve tout un séminaire scientifique. Organisé sous le thème: «Le Maroc après Johannesburg : la mobilisation de l'ensemble des acteurs pour le développement durable», ce séminaire aura lieu les 20 et 21 mai à Rabat, sous le haut patronage de S.M. le Roi Mohamed VI. Lors d'une conférence de presse organisée jeudi soir dans la capitale du Royaume, Abdelkarim Bennani, président de l'ARFDD, n'a pas omis de mettre l'accent sur l'importance de ce thème. «Sensibiliser les décideurs de l'urgence et de la gravité de la situation demeure notre plus grand objectif», précise-t-il. C'est d'ailleurs dans cet esprit que l'Association Ribat Al Fath a changé de dénomination pour se consacrer au développement durable. Pour sa part, Abdelhadi Bennis, chargé de l'environnement au sein de l'association, a mis en évidence l'importance de ce séminaire par rapport aux enjeux auxquels notre pays se trouve confronté. Ainsi, le Maroc se trouve interpellé par plusieurs axes sur lesquelles le Sommet mondial du développement durable de Johannesburg a insisté. Le plus important reste la gouvernance, puisque ce Sommet a mis l'accent sur la nécessité de la lutte contre la corruption, qui constitue un grand boulet pour le gouvernement Jettou. Un défi majeur qui appelle à une meilleure définition des rôles des différents opérateurs (administration, corps élus, organisations professionnelles et ONG). Sur le plan de la protection de l'environnement, le Maroc a encore du chemin à parcourir avant d'atteindre les standards internationaux. Le plan d'action de l'actuel gouvernement, dont les préoccupations sont d'ordre économiques par excellence, accorde une grande importance à la promotion de la production locale et des exportations. Cette préoccupation ne devrait cependant pas autoriser le gouvernement à négliger les aspects de pollution. L'intégration de l'aspect environnemental dans l'action gouvernementale est d'une très grande importance. L'autre volet de l'action à mener consiste à mieux organiser le contrôle de la qualité des produits mis à la disposition des consommateurs. Un domaine où le Maroc se trouve dans l'obligation de doubler les efforts. Le séminaire de la semaine prochaine vise avant tout à vulgariser le plus possible ce concept du développement durable d'une part, et des recommandations du Sommet de Johannesburg dans lequel le Maroc a été fortement représenté, puisque la délégation nationale a été présidée par S.M. le Roi Mohamed VI. Les participants à ce séminaire scientifique essayeront par la suite de comparer ces recommandations avec les politiques suivies par le Maroc dans ce domaine. Conscient qu'un simple séminaire ne peut suffire pour faire le tour de la question, Abdelhadi Bennis a précisé que l'organisation d'une telle manifestation scientifique viserait essentiellement à mettre une place une plate-forme de débats entre les différents acteurs dans le domaine.