La Journée mondiale de la tuberculose est célibré le 24 mars de chaque année. Au Maroc, il y avait 26.161 nouveaux cas en 2004. Entretien avec Pr. Laâboudi Latifa, la secrétaire générale de « SOS tuberculose et maladies respiratoires ». ALM : Quelles sont les dernières statistiques concernant la tuberculose au Maroc ? Pr. Laâboudi Latifa : Les derniers chiffres montrent qu'en 2004, il y avait 26.161 nouveaux cas de tuberculose enregistrés au niveau national. Par rapport à l'année d'avant, 2003, ce chiffre a connu une légère baisse et cela est dû au programme national de lutte contre la tuberculose. Il faut dire que ce programme a été bien ficelé et a prouvé son efficacité. Pour l'incidence de la maladie, sur le plan national, il y a 87 cas de tuberculose pour tous les 100.000 habitants. Et à Casablanca, l'incidence est de 137 pour 100.000 habitants. Ce taux est normal vu que Casablanca est une grande ville. Avec tous les efforts menés pour éradiquer cette maladie, il y a toujours de nouveaux cas de tuberculose. Pourquoi ? Le Maroc est un pays assez touché par la tuberculose. Nous avons un programme national de lutte contre la tuberculose à la hauteur, mais cela est insuffisant. D'ailleurs, il n'y a pas que le traitement pour lutter contre cette maladie. Vous savez, la tuberculose est étroitement liée aux conditions socio-économiques. Il y a un grand rapport entre l'apparition de la maladie et les conditions de vie de la personne. Il y a également des lieux où le risque de l'atteinte par la tuberculose est fort. Il s'agit précisément des endroits avec une forte concentration humaine comme les prisons, les orphelinats… Qu'en est-il du traitement de la tuberculose? Le programme national de lutte contre la tuberculose assure une prise en charge complète des malades. Mais, il n'y a pas que le traitement qui est gratuit. Ce programme d'éradication de la tuberculose assure également le suivi, les radios thoraciques, les tests de crachats…Pour le suivi, nous avons toujours du mal à suivre l'évolution de la maladie pour des cas particuliers : les toxicomanes et les SDF (sans domicile fixe). Il faut préciser qu'il y a des malades qui abandonnent carrément le traitement. Et là le risque de la contagion devient de plus en plus important, surtout pour un malade qui ne peut pas s'isoler et continue de vivre dans la même pièce avec son entourage. Donc, nous revenons toujours aux facteurs socio-économiques. Qu'allez-vous organiser dans cette Journée mondiale de la tuberculose ? Nous allons organiser, aujourd'hui, à Casablanca, une journée porte-ouverte au Centre de diagnostic spécialisé de la tuberculose. C'est une occasion de mener une campagne de sensibilisation auprès des malades et de leurs familles. À Anfa où cette journée porte-ouverte aura lieu, on a recensé 4951 cas de tuberculose en 2004. Au Maroc, le thème que nous avons choisi cette année pour cette Journée mondiale de la tuberculose est : « Valoriser le bacilloscopiste : dépister la tuberculose ». L'Organisation mondiale de la santé (OMS), a consacré par contre cette journée pour le personnel de travail dans cette spécialité médicale. Le thème est « Le personnel de santé de première ligne : les héros de la lutte contre la tuberculose ». Lutter contre la tuberculose est l'affaire de tous. Il faut apprendre à respecter l'autre. En toussant, il faut apprendre à mettre systématiquement sa main devant sa bouche. Idem pour l'éternuement. L'éradication de la tuberculose concerne tout le monde.