Le 17ème Sommet arabe d'Alger a pris fin mercredi en début d'après-midi. Cette manifestation a fini ses travaux après l'adoption d'une série de résolutions. On retiendra des deux jours qu'a duré le Sommet arabe d'Alger (22-23 mars), et d'après le bilan fait, mercredi, par le président algérien, Abdelaziz Bouteflika «l'élan imprimé à la dynamique de réconciliation interarabe». Baptisées la «Déclaration d'Alger», les résolutions de ce sommet, commentées par le président algérien et annoncées par le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, ont été l'occasion de souligner «la nécessité de réactiver l'initiative de paix issue du Sommet de Beyrouth 2002 et l'attachement au droit international et à la Déclaration de Madrid sur la base du principe de l'échange de la terre contre la paix». Dans un communiqué final adopté mercredi, les dirigeants arabes ont souligné que «le processus de paix est un tout indivisible et se fonde sur la légalité internationale et les résolutions des Nations unies y afférentes, particulièrement les résolutions 242 et 338». Dans ce sens, un comité d'initiative de paix arabe au niveau ministériel et le secrétaire général de la Ligue arabe seront chargés «d'entamer immédiatement la mise en œuvre d'un plan d'action au niveau international afin de réactiver cette initiative». il s'agit également « de faire adopter par le Conseil de sécurité ou l'Assemblée générale des Nations unies une décision qui entérine l'initiative de paix arabe», qui conduit à la création d'un Etat palestinien indépendant et totalement souverain avec Al Qods Acharif comme capitale. La veille, le Sommet arabe a adopté une résolution réactivant l'initiative de paix avec Israël basée sur le retrait israélien des territoires arabes occupés en 1967, mais l'Etat hébreu l'a rejetée. Un haut responsable à la présidence du conseil israélien a déclaré que son pays rejetait l'initiative, estimant que le sommet était «en retard» sur les changements dans le monde arabe. Marquant leur solidarité avec le Liban, les dirigeants arabes soutiennent le droit souverain du Liban dans ses choix politiques, à libérer ses territoires et à demander la libération des prisonniers libanais détenus en Israël. En ce qu concerne l'Irak, ils «réaffirment le respect de l'unité et de la souveraineté de l'Irak ainsi que son indépendance et la non-ingérence dans ses Affaires intérieures». Les chefs d'Etat arabes « décident de faire du Moyen-Orient une zone exempte d'armes de destruction massive ». Ils estiment dangereux le refus d'Israël de faire inspecter ses installations par l'AIEA. Les dirigeants arabes condamnent également et « fermement le terrorisme sous toutes ses formes » et refusent « le lien entre terrorisme et religion ou culture ainsi que l'amalgame entre terrorisme et droit légitime des peuples à combattre l'occupation étrangère ». En matière d'organisation de la Ligue arabe, il a été décidé la création d'un Parlement arabe transitoire et l'adoption de sa charte, d'une instance de suivi des résolutions, et le changement des modalités de vote et des prises de décision. Une Cour de justice et un Conseil de sécurité arabes sont à préparer. La tenue du prochain sommet a été programmé en mars 2006 à Khartoum. En attendant, le sommet d'Alger aura été marqué par de fortes concertations entre chefs d'Etats Arabes. A commencer par celle qu'a eu SM Mohammed VI en marge du sommet. Le Souverain a en effet eu un entretien, mercredi, au palais des Nations à Alger, avec le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. SM le Roi Mohammed VI s'est également entretenu avec le président palestinien, Mahmoud Abbas, SA Fahd Ben Mahmoud Al-Saïd, vice-premier ministre du Sultanat d'Oman et le président syrien, M. Bachar al-Assad. Annoncés par le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, la réunion entre les chefs d'Etat des pays de l'UMA n'a finalement pas eu lieu. A la place, ce sont les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Union qui ont tenu, mercredi, une réunion informelle. Au programme, un sommet de l'UMA à la mi-juin. Egalement annoncées par le ministre algérien, les rencontres entre SM le Roi Mohammed VI et le président Abdelaziz Bouteflika n'avaient pas eu lieu à l'heure où nous mettions sous presse. Belkhadem avait souligné que «le climat est favorable pour la tenue de telles rencontres». «Le roi du Maroc s'est senti comme dans son pays à son arrivée à Alger et il peut vraiment le considérer ainsi», a-t-il ajouté. Un réchauffement sur lequel la presse algérienne a insisté. Le quotidien gouvernemental «El-Moudjahid» a publié sur toute sa dernière page une photo du président Bouteflika et du Roi Mohammed VI se serrant la main avec un gros titre: «Le dégel». Le journal indépendant «Liberté» publie une photo de SM Mohammed VI saluant la foule de sa voiture dans une des principales artères d'Alger. «En s'offrant cette balade algéroise, commente-t-il, le roi a montré qu'il était l'une des rares personnalités à ne pas hésiter à se faufiler sans tapage parmi les automobilistes de la capitale».