Une ONG a rappelé, devant la Commission des droits de l'Homme, l'importante contribution des femmes des provinces sahariennes à l'action féminine au Maroc, soulignant combien "le conflit artificiel du Sahara" hypothèque le potentiel de développement du Maghreb et dénonçant les conditions de vie des populations des camps de Tindouf (Algérie). Intervenant mardi après-midi à Genève devant la 61ème session de la Commission des droits de l'homme, au titre du point de l'ordre du jour relatif au "Droit au développement", Mme Ouafa Hajji, qui s'exprimait au nom de l'Union de l'action féminine, a rappelé comment au sein du mouvement féminin marocain, "qui regroupe de nombreuses associations de défense des droits des femmes, les femmes des provinces du Sahara sont présentes et contribuent de manière active". La déléguée de l'ONG féminine, qui est également membre de Jossour, Forum des femmes marocaines, a affirmé que "nous sommes conscientes toutes, en tant que citoyennes vivant dans un environnement international où la mondialisation impose de nouvelles règles, que l'intégration régionale constitue une chance appréciable permettant aux peuples de la région du Maghreb de multiplier les synergies et de renforcer leur potentiel de développement, potentiel qui se trouve hypothéqué par le conflit artificiel du Sahara". C'est pourquoi, a poursuivi la militante féministe, "nous appuyons les efforts déployés par le secrétaire général de l'ONU et son représentant personnel pour arriver à une solution qui, nous le souhaitons, puisse aboutir à un règlement pacifique, durable et politique, dans le respect de l'intégrité et de la souveraineté du Maroc". La déléguée de l'ONG a souligné dans ce contexte combien les organisations féminines demeurent "préoccupées par les conditions de vie des populations vivant dans les camps de Tindouf, particulièrement des femmes". Et d'appeler la communauté internationale "à intervenir et à oeuvrer également pour la libération des prisonniers de guerre, afin de permettre à des centaines de familles de retrouver leurs proches". La déléguée de l'ONG a par ailleurs rappelé le long combat mené par le mouvement féministe marocain, combat qui a abouti, depuis la fin de la décennie 90 "et dans le cadre d'un contexte politique marqué par une volonté de consolidation de l'Etat de droit", à "des avancées non négligeables en matière de droits politiques et juridiques, pour la société et pour la femme marocaine, notamment la réforme du Code de la famille en 2004, et l'instauration d'un quota pour les élections législatives qui a permis de faire passer la représentation des femmes au Parlement de 0,6 pc à 11%". "Notre souhait, a indiqué la déléguée, est que ces acquis soient renforcés par l'amendement du Code de la nationalité, pour que la femme marocaine puisse transmettre sa nationalité à ses enfants, ainsi que par la ratification par le gouvernement marocain de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW)". Mme Hajji a également souligné comment, dans le domaine des droits économiques et sociaux, "la réforme du Code du travail, les programmes de lutte contre l'analphabétisme, qui affecte plus les femmes, et la scolarisation de la petite fille, ont constitué des étapes importantes dans le processus de consolidation des droits". "Il reste néanmoins des domaines non moins importants, comme celui de la santé, la lutte contre la pauvreté (qui se féminise), et la lutte contre la violence à l'égard des femmes pour lesquelles les mécanismes sont à réétudier ou à créer", a conclu la déléguée de l'ONG féminine.