Entretien avec Claudia Wiedey, ambassadrice de l'Union européenne à Rabat ALM : Quels sont les principaux projets menés par l'UE au Maroc ? Claudia Wiedey : L'UE a plusieurs projets au Maroc dans les grands secteurs comme la protection sociale, l'éducation, la santé, le développement économique, la compétitivité et la croissance verte. Nous appuyons la réforme de la justice au Maroc. Nous sommes de moins en moins impliqués dans le secteur des infrastructures car l'argent et les montants que nous avons sont principalement des dons. Nous avons environ deux cents millions d'euros par an. Dans le secteur des infrastructures on travaille à travers les banques, on utilise un certain montant pour lever des fonds, notamment notre propre banque, en l'occurrence la Banque européenne d'investissement, mais nous accompagnons la Banque européenne pour la reconstruction et le développement qui est une banque qui finance les projets sur une base commerciale, et nous l'accompagnons avec l'assistance technique locale et internationale. Notre premier objectif c'est de renforcer aussi la capacité de consultation et l'expertise marocaine. D'ailleurs, une grande partie de ce que nous faisons en accompagnant la BERD c'est effectivement renforcer le réseau de consultants et des bureaux d'études marocains dans la région de Souss-Massa et Marrakech-Safi. Comment se portent les relations entre le Maroc et l'Union européenne ? Nous avons des relations non seulement de longue date, mais des relations étroites. Nous travaillons ensemble avec beaucoup d'énergie et d'élan, nous sommes au sein de l'UE en train de projeter nos programmes pour l'avenir. En général on travaille sur une base de sept ans. Actuellement on est en train de terminer le cycle qui s'achèvera en 2020. Actuellement on lance les négociations et le dialogue sur les perspectives de la période 2021-2027. Que seront les principaux axes de ce partenariat ? Pour le moment on n'a pas encore défini des axes, on a eu des discussions au mois de mai dernier, et en juin il y a eu une déclaration conjointe lors de la 14ème réunion du Conseil d'association Maroc-UE présidée par Nasser Bourita, ministre des affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, et Federica Mogherini, haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne. Cette déclaration définit globalement les grandes pistes pour l'avenir et les valeurs partagées aux niveaux politique et économique et les grands thèmes de ce partenariat comme les changements climatiques, la migration et la mobilité, la sécurité et l'échange culturel. Concrétiser cela et le traduire en un programme pour 2021 c'est le travail qui est devant nous. Quid de la coopération dans le secteur des pêches maritimes ? On a le protocole de pêche qui est en cours et qui a été approuvé par le Parlement européen le mois de février dernier. Nous sommes un partenaire particulier dans le domaine de la pêche car nous avons tout d'abord une grande facilité pour appuyer ce secteur globalement au Maroc. Notre pêche c'est 100% sur les côtes atlantiques, nos bateaux restent en dehors de la zone méditerranéenne. On pêche seulement s'il y a un surplus, en cas de menace de stock nos bateaux doivent s'arrêter, nous appuyons le gouvernement et le ministère de tutelle pour développer sa stratégie de pêche au niveau national et renforcer ce secteur. Nous avons une approche de pêche très sectorielle pour contribuer à protéger les sources pour l'avenir.