Entretien avec Abdennasser Mekkaoui, président de l'association Afnan pour la culture et les arts ALM : Quel bilan faites-vous de cette édition ? Abdennasser Mekkaoui: Cette édition a notamment connu une grande affluence du public qui a dépassé les attentes. Cela veut dire qu'un public est à l'affût d'une musique académique noble. Cela étant, le festival, initié en partenariat avec l'association Ribat Al Fath pour le développement durable et avec le soutien du ministère de la culture, a été marqué cette année par la participation de nouveaux artistes en provenance notamment de la Turquie et d'Algérie. Les enfants de la communauté marocaine en Belgique n'étaient pas en reste. De plus, des professeurs, instrumentistes et étudiants de différentes villes marocaines ont pris part à cette édition dont le Liban était l'invité d'honneur. Aussi, cette manifestation a été rythmée par des spectacles de l'école turque, orientale, marocaine moderne et patrimoniale. Le festival s'est également distingué par l'organisation d'ateliers pour les étudiants encadrés par des professeurs éminents de l'Institut national de la musique et l'art chorégraphique à Rabat. Quels sont les moments forts du festival cette année? Le bal a été ouvert par un concert collectif au Théâtre national Mohammed V où le festival s'est tenu pour la première fois de 50 interprètes de Kanun qui ont joué des œuvres orientales, andalouses et marocaines, notamment la célèbre chanson «Nidae Al Hassan» du compositeur Abdellah Issami. Et ce n'est pas tout. Le festival a rendu un hommage au «kanunji» de l'orchestre royal dans les années soixante, Abdelwahab El Wachiri. Par l'occasion, cette édition, également organisée à la salle Bahnini, qui a abrité pour la première fois ce festival, et à la Bibliothèque nationale du Royaume, a été marquée aussi par des spectacles professionnels animés par les jeunes Hiba Mekkaoui et Salma El Yazidi. Quid du budget du festival? Nous l'avons demandé au ministère de la culture au mois de mai dernier. Mais ce budget était insuffisant. C'est pourquoi nous avons organisé l'événement en partenariat avec l'association Ribat Al Fath pour le développement durable. Pour rappel, c'est par amour et grâce au travail sérieux que nous tenons ce festival dont les deux premières éditions étaient nationales avant de devenir un événement international. Rares sont les personnes qui apprennent à jouer le kanun. Auriez-vous des projets dans ce sens ? Je veux bien créer des ateliers de kanun dans toutes les villes du Maroc, organiser un concours national et international du kanun. En tant que professeur d'éducation musicale et «kanunji» qui a une formation pédagogique, je ne cherche pas à être un virtuose assez célèbre dans le monde. Mon objectif est d'enseigner cet instrument aux apprentis, qu'ils soient enfants, jeunes ou adultes.