Suite à notre enquête intitulée «le cercle des escros disparus» parrue dan le n°839 du 18 février 2005, le mis en cause nous a adressé cette mise au point. Depuis que la voix du jeune magazine Marrakech City s'est tue, depuis mon départ du Maroc, contraint et forcé par des événements que je pensais impossibles, je lis et j'entends des choses qui m'empêchent de demeurer plus longtemps sans réaction. La bonne ou la mauvaise foi de personne n'est ici en cause, mais bien un système et quelques personnalités… Qui n'ont plus leur place dans le Maroc d'aujourd'hui ! C'est moi qui suis parti, mais le pire reste en place, avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir à l'avenir, si les solutions (que tout le monde connaît) ne sont pas mises en œuvre. Pour vivre l'aventure de la création d'un magazine comme Marrakech City, que tout le monde semblait apprécier (et que d'aucun regrette à présent), il fallait une bonne dose de courage, certes… Mais surtout un réel amour du Maroc que, Dieu merci, personne ne saurait détruire par médisance ou par malhonnêteté ! J'ai lancé cette extraordinaire aventure avec une équipe majoritairement marocaine et jeune. Je fais partie de ceux qui pensent que le Maroc de demain sera bâti par les jeunes et , quel qu'en soit le prix, il faut leur montrer une voie ! Celle que notre magazine a voulu tracer était l'écho d'un Maroc innovant, entreprenant, positif, ouvert… Pas un catalogue touristique, parlant du meilleur comme du pire, n'évoquant que les plages, les palmiers, le désert et le sexe facile ! D'autres le font bien et je n'avais de leçon à donner à personne… L'autorisation de publication, que j'ai obtenue par tous les moyens honnêtes mis à disposition par un code de la presse ouvert et libre, a fait grand bruit à l'époque. Beaucoup l'applaudirent, comme on a souvent applaudi mon travail et mes actions. Depuis les articles consacrés aux petites gens (cireurs de chaussures, cochers, gardiens de parking), que personne ne met jamais à l'honneur et qui font le Maroc profond, jusqu'à ma défense de Tanger quand le monde entier la honnissait, en passant par les préservatifs mis dans notre édition du premier décembre 2003… Mon travail a toujours été apprécié pour ce qu'il était : un cri d'amour profond et de respect du pays qui m'avait adopté ! Un jour, un associé est tombé du ciel (au moment où les clients ne payaient pas leurs publicités, vitales pour la survie d'un magazine), auréolé d'une réputation de grand homme, de financier… J'ignorais (et je n'ai pas fait les vérifications nécessaires) que j'aurais affaire à un prédateur qui n'hésiterait pas à asphyxier l'entreprise, à me menacer et à condamner le magazine, pour le mettre au service d'une autre vision de journalisme que la mienne : celle de ses intérêts et de ceux d'un carré de manipulateurs, dont certains à la tête d'entreprises publiques ! Je précise ici, contrairement à ce que j'ai pu lire par-ci ou par-là depuis qu'il est de bon ton de salir mon nom après l'avoir encensé, qu'aucune personnalité politique locale ou nationale n'a jamais fait partie de cette ronde infernale ! Clairement, Monsieur Hassad, wali de Marrakech et le Maire de la Cité Ocre, Omar Jazouli, ont toujours soutenu honnêtement mon travail. Ils en ont souligné le professionnalisme et ne sont jamais intervenus, ni pour sauver l'entreprise ni pour la détruire. Il fallait que ce soit ici clairement dit… C'est fait ! Le vrai danger, pour tous ceux (et ils sont nombreux) qui veulent investir au Maroc, se situe sous le niveau politique… Juste en dessous ! Certains patrons de grandes entreprises publiques n'hésitent pas à mélanger intérêts généraux et privés, d'autres n'ont aucun scrupule à ignorer des projets que leur devoir exigerait de soutenir… Au profit d'autres plans, nettement plus aménagés en fonction de leur enrichissement. C'est là le danger, c'est là que l'image du Maroc est en jeu au regard de ceux qui voudraient le soutenir, c'est là que se cache (à peine) la corruption qu'on dit partout ! Elle n'est pas, en tout cas, au cœur de la population qui n'a pas d'eau dans son douar, elle n'est pas dans celui des petites gens qui n'obtiennent pas de crédit… Elle n'est que le fait de quelques nantis qui voudraient l'être encore plus et qui, parfois (et c'est pire), se cachent derrière une image de générosité. La corruption n'est pas un fait marocain ni un fléau national, comme certains le laissent entendre… Elle n'est que la réalité de quelques-uns, qui abusent non seulement de leurs fonctions, mais qui trompent tout le monde. C'est ainsi qu'un jeune magazine s'est retrouvé entre les griffes d'un escroc français, riche de millions détournés au travers de multiples entreprises faillies, associé à quelques Marocains … C'est ainsi également, qu'il a pu s'associer à l'une des plus hautes personnalités du pays, au sein d'une entreprise de Casablanca, riche à présent de machines détournées de France, tandis que des centaines de chômeurs jalonnent la route qu'il a écrasée de ses pas depuis de nombreuses années ! Il fit de même à Marrakech, au cœur de la rédaction de Marrakech City et ces informations sont en possession des juges qui m'ont condamné pour avoir dit d'un escroc qu'il était… Un escroc ! Ses manœuvres n'avaient pour but que de détourner le titre dont je suis légalement propriétaire et les autorisations de publier qui m'ont été données à titre personnel. Il avait fait des promesses financières à l'Etat, ne les a pas tenues et a trouvé judicieux de «donner en échange» à ses quelques complices, un magazine distribué dans tout le Maroc et en France ! J'ai refusé l'offre écrite de devenir le dirigeant du plus puissant groupe de presse marocain (qu'ils allaient créer évidemment), car j'ai un principe : rien ne vaut d'écraser qui que ce soit ! Condamné injustement pour atteinte à l'honneur de Guy Moraux… Je signerais aujourd'hui deux fois plutôt qu'une ! Il a réussi à acheter ma condamnation, alors que l'action de fond de sauvegarde du magazine n'a toujours pas été réglée par le Tribunal du Commerce de Marrakech… Qu'à cela ne tienne, ma voix est mienne et je la conserve, même si on tente de me faire taire. Mes qualités de conseiller du commerce extérieur de Belgique sont à présent mises en cause… Qu'importe, puisque le CRI (Centre régional d'investissements) de Marrakech, s'adresse à présent à moi pour savoir comment créer un magazine au Maroc! De qui se moque-t-on ? Il faudrait se décider une bonne fois pour toutes en ce qui me concerne: ange ou démon ? La réponse n'appartient qu'à ceux qui me connaissent et à personne d'autre… J'ai servi la Belgique comme le Maroc, avec cœur et sincérité ! J'ai fait de mon mieux pour donner une nouvelle voix au pays… Certains ont décidé de la rendre muette, mais ne dit-on pas « les paroles s'envolent, les écrits restent » ? Que celui qui veut de vraies réponses me demande les preuves que ceux qui auraient dû juger ont en main… Je les tiens à disposition ! Mon cœur reste au Maroc, qui mérite mieux que de servir de refuge aux escrocs. Les autorités savent que c'est là un grand chantier de l'avenir… Et si nous mettions cela à l'horizon 2010 ? • Marc Weidemann Directeur de Publication de Marrakech City Conseilleur du Commerce Extérieur de Belgique