Sur le plan financier, les meuniers recommandent la mise en place d'un fonds de garantie pour couvrir le financement des intrants et de l'encadrement technique des exploitations. En dépit des difficultés rencontrées, les meuniers du Maroc gardent espoir. Ils s'attendent à ce que leur secteur d'activité connaisse une relance et puisse jouer son rôle de locomotive du développement agricole. Les professionnels ambitionnent, en effet, que le Maroc puisse assurer sa souveraineté alimentaire en céréales. Une ambition montrée par l'important potentiel dont dispose le Royaume. En effet, le Maroc cultive annuellement près de 5 millions d'hectares de céréales. Une superficie qui permettrait au pays d'être autosuffisant sur ce plan. D'après le scénario établi par les acteurs du secteur, un rendement moyen de 30 quintaux le hectare permettrait d'atteindre pleinement l'objectif d'«autosuffisance». En parallèle, les meuniers du Maroc ont listé une panoplie de mesures à engager. Ces propositions feront l'objet d'un mémorandum à présenter à la tutelle. Elles s'appuient, par ailleurs, sur une évaluation minutieuse des success stories sur le plan national et international. La priorité étant de renforcer le process d'agrégation dans le champ céréalier. Une orientation qui insufflera, sans doute, un nouvel élan dans la filière. Les axes d'intervention devraient ainsi agir à la fois sur l'aspect structurel et psychologique. Ceci passe en premier par l'organisation de l'amont de la filière. Cette organisation devrait porter sur la création d'associations régionales dans les principaux bassins céréaliers et leur utilisation comme relais. De même une fédération nationale des agrégés devrait voir le jour. A cela s'ajoute également l'adoption d'un cahier des charges des organismes de stockage permettant ainsi de mieux valoriser la récolte nationale stockée. Les opérateurs appellent, en outre, à l'établissement d'une charte de bonne conduite à signer entre les agrégés et les agrégateurs ainsi qu'à la mutualisation des moyens au niveau achats, assurance, stockage et crédits. Sur le plan financier, les meuniers recommandent la mise en place d'un fonds de garantie pour couvrir le financement des intrants et de l'encadrement technique des exploitations. Ils proposent, aussi, le financement de la mise à niveau des organismes de stockage les aidant ainsi à se conformer au cahier des charges adopté. La relance du processus d'agrégation sur de nouvelles bases est tributaire de l'instauration de climat de confiance entre les agrégés et agrégateurs. Les deux protagonistes doivent, selon les propositions des professionnels, trouver un intérêt mutuellement fructueux dans l'opération d'agrégation. Parmi les recommandations figure également la création d'une chambre d'arbitrage au sein de la Fédération interprofessionnelle des activités céréalières (FIAC) où les producteurs agrégés et leurs agrégateurs seront représentés. Les opérateurs céréaliers insistent, dans le même sens, sur la révision du système de soutien. L'accent devrait être mis sur l'accompagnement. Cet appui devrait prendre en charge les frais de fonctionnement des associations régionales et leur fédération et les frais de suivi technique des exploitations agrégées. Les acteurs de la filière appellent, également, à moduler le montant du soutien en fonction du rendement et de la qualité pour en faire un facteur d'incitation. Et en vue de rémunérer l'effort de qualité, il est proposé de fixer une fourchette de prix en fonction d'une grille adaptée. Un tarif qui devrait être modulé en fonction de la production nationale et du cours international de blé.