Forte de ses solides fondamentaux, la Banque Commerciale du Maroc, sous la présidence de Khalid Oudghiri, dont c'est la première sortie officielle, concède un effort exceptionnel de provisionnement. Courageuse, ainsi peut être qualifiée la première sortie du nouveau président-directeur général de la BCM, Khalid Oudghiri. Au terme de ces deux premiers mois d'exercice, le style Oudghiri prend forme. Son leitmotiv est désormais : être toujours plus prudent, transparent et préserver en permanence l'intérêt des actionnaires. «Notre volonté stratégique est de mettre la banque au niveau des plus hauts standards de la profession en matière de couverture du risque», déclare Khalid Oudghiri lors d'une rencontre avec la presse, vendredi dernier, consacrée à la présentation des résultats de l'exercice 2002 de la banque. L'orientation choisie est certainement derrière le recul constaté du résultat net qui, malgré les bonnes performances intrinsèques de la BCM, plafonne à 27,58 millions de DH… Alors qu'il s'établissait à plus de 800 millions de DH au 31 décembre 2001. L'explication derrière est certainement à trouver dans l'effort exceptionnel de provisionnement, consenti au titre de l'exercice 2002. « Cette décision stratégique vise à hisser la Banque Commerciale du Maroc aux plus hauts standards de la profession en termes de couverture du risque. J'ai même notifié à mes équipes que s'il faut sortir négatif, nous le ferons», précise le P-dg de la BCM. C'est dire la détermination du nouveau management à maîtriser ses risques. Le taux de couverture du risque est ainsi passé de 67,7% au 31 décembre 2001 à 71,5% au 31 décembre 2002, en amélioration de 4 points. Cependant, il est utile de préciser que malgré une conjoncture difficile, les éléments constitutifs du résultat sont en progression. Les indicateurs d'activité poursuivent leur croissance régulière avec un Produit Net Bancaire en hausse de 6,5%, à 2,426 milliards de dirhams. L'assise financière est solide, reposant sur 5,6 milliards de dirhams de fonds propres, complétée par un coefficient d'exploitation de 42,9% qui la situe au niveau des meilleures banques internationales. En plus, signe manifeste dans sa confiance en l'avenir, le Conseil d'administration proposera aux actionnaires qui se réunira le 30 mai prochain en assemblée générale ordinaire, le versement d'un dividende de 27 dirhams par action au titre de l'exercice 2002. D'un montant identique à celui distribué en 2001, ce dividende est à percevoir en numéraire ou sous forme d'actions nouvelles. Parallèlement, la banque est en phase d'élaboration d'un projet entreprise d'envergure. Devant s'étaler sur cinq années, l'objectif est de faire de la BCM le champion national de sa catégorie. L'organisation sera désormais centrée autour du client. «Vue de l'extérieur, la BCM est un très bon modèle marocain, avec un staff entièrement national mais du point de vue technique, certains vides restent à combler» avoue Khalid Oudghiri. Pour lui, la banque souffre d'une absence de visions et de projets. L'organisation du réseau, à titre d'exemple (265 agences au service de 600 000 clients), ne suivait pas son élargissement. Le manque de référence externe au marché est à déplorer. Désormais, le pôle «banque de détail » sera organisé autour des besoins des clients. Le partenariat avec l'allié stratégique, l'espagnol BSCH sera réactivé. Son expérience dans la banque de détail (plus performante que les banques françaises) sera partagée. De plus, la BCM entend cultiver, plus que jamais, ses valeurs fondatrices d'éthique, de performance et de citoyenneté.