La Chambre des représentants a adopté, dans la nuit de jeudi à vendredi, la première partie du projet de loi de Finances pour l'année 2004. Dans sa réponse aux interventions des groupes parlementaires, le ministre des Finances et de la Privatisation, Fathallah Oualalou, a indiqué que le budget de Loi de finances pour l'année 2004 apporte « du nouveau dans la continuité ». Une manière de dire, en fait, qu'il n'y a rien de nouveau. Ou presque rien. Les éléments de la continuité, a-t-il expliqué, se manifestent essentiellement à travers le souci de maîtriser le cadre macro-économique. Pour ce qui est des nouveautés, M. Oualalou a fait état de l'introduction de facteurs d'accélération du rythme de réalisation des grands chantiers (ports, routes, eau potable, électricité). Après avoir mis en relief le grand effort consenti en matière de logement social, le ministre a estimé que le déficit budgétaire de 3 %, ou de 5,6 % hors recettes de privatisation, est acceptable, rappelant que l'objectif du gouvernement est de ramener ce taux à 4,5 % du PIB. S'agissant de gestion de la dette, il a expliqué que le Maroc fait désormais figure de « modèle » dans ce domaine, ajoutant que le gouvernement va concentrer son effort sur la maîtrise de la dette intérieure, du moment que la dette extérieure « ne pose plus de grands problèmes». Quant à la réforme du système fiscal, M. Oualalou a rappelé les efforts déployés en matière de refonte de l'assiette fiscale dans la perspective de l'élaboration d'un Code des impôts. Il a estimé que le rythme des réformes menées par le gouvernement est « appréciable », de l'avis même des organisations internationales, oubliant ainsi qu'en matière de développement humain, le classement du Maroc s'est vu contraint d'accuser une nette régression. Le ministre a fait remarquer que la structure du budget a connu de nombreuses modifications, comme la réduction des dépenses de compensation et la baisse progressive des charges de la dette. Pour ce qui est de la problématique du développement, il a expliqué que le taux de croissance de 3 % prévu pour l'année prochaine, a été établi de manière à construire un budget sur des bases réelles, sachant que ce taux a atteint 5 % au cours des trois dernière années. Mais aucun mot n'a été donné sur la dépendance de la croissance à l'égard des aléas climatiques. Evoquant la corrélation entre l'économique et le social en matière de développement, M. Oualalou a fait part de l'importance que le gouvernement accorde à la lutte contre le chômage, particulièrement le chômage des diplômés, à travers une approche de solidarité active. Pour le ministre, la lutte contre ce phénomène est liée au taux de croissance, qui ne peut augmenter qu'avec l'accroissement de l'épargne et de l'investissement. Mais, comme l'épargne et l'investissement stagnent, au bas mot du terme, il est évident que le règlement de la question du chômage des diplômés est renvoyé aux calendes grecques. Or, comme l'ont relevé plusieurs députés, dont ceux du RNI et du PPS, « les dépenses de fonctionnement absorbent près de 60 % du budget général de l'Etat, alors que le pourcentage réservé à l'investissement ne dépasse guère le 1/6 du budget ». Mais, une telle remarque n'empêche guère l'argentier du Royaume d'annoncer que le gouvernement oeuvre à la création et à l'amélioration de plusieurs structures à l'image de l'Agence nationale de la promotion de l'emploi et des compétences , effaçant ainsi d'un seul le tableau noir de cette agence et de son fameux projet de création de quelque 30.000 emplois évaporés juste après les élections du 27 septembre 2002.