La Cour des comptes vient de rendre public son rapport annuel 2018. Un rapport marqué notamment par la publication d'une radioscopie de l'exécution du budget de l'Etat en 2017. Si le diagnostic de la Cour des comptes a permis de relever une amélioration du déficit, il a cependant pointé une progression continue de la dette. «L'exécution du budget de l'Etat au titre de l'année 2017 s'est soldée par un déficit de 37.843 MDH. Par rapport à 2016, le déficit budgétaire a poursuivi sa trajectoire d'amélioration, entamée depuis 2012, avec une baisse de 6.053 MDH, soit 13,87%. Cette amélioration est due à une évolution favorable de 56,1% du solde ordinaire qui s'est établi à 24.125 MDH, contre 15.545 MDH à fin 2016», apprend-on auprès de la Cour précisant que «la dette du Trésor a, quant à elle, poursuivi sa trajectoire haussière avec un volume additionnel de 34.860 MDH, soit un accroissement de 5,3% par rapport à 2016. Cette progression continue du volume de la dette du Trésor a été atténuée, en 2017, par une augmentation significative du PIB de 4,9% par rapport à 2016». Cela dit, la Cour a précisé que le ratio de la dette du Trésor a continué de régresser depuis le pic enregistré en 2013. Ainsi, en 2017, elle s'est établie à 127.871 MDH, en diminution de 1.105 MDH par rapport à 2016 ayant enregistré une charge de 128.976 MDH. Il faut préciser, par ailleurs, que le niveau d'endettement des EEP (entreprises et établissements publics) inquiète toujours. «La dette des EEP a continué de progresser avec un rythme plus important que celui de la dette du Trésor. Elle a atteint 277.755 MDH à fin 2017 contre 261.233 MDH en 2016, soit un encours additionnel de 16.522 MDH et un accroissement de 6,4%. La dette en devises, quant à elle, ayant totalisé 178.300 MDH, soit 16,7% du PIB, représente 53,9% de l'endettement public extérieur», lit-on dans le rapport de la Cour. Celle-ci attire l'attention dans un autre registre, sur une forte concentration sur certains types d'impôts. «Les recettes fiscales provenant de certains impôts présentent un risque de pérennité en raison de leur concentration sur un nombre restreint de contribuables. C'est le cas, notamment, de l'impôt sur les sociétés qui présente un des taux de concentration les plus élevés. En effet, en 2017, la moitié du produit de l'IS a été payée par seulement 74 contribuables, soit moins de 2% des assujettis à cet impôt», disent les responsables. Ces derniers ajoutent en outre que les dépenses du personnel demeurent le premier poste de dépenses budgétaires en 2017, avec 104.598 MDH, soit une baisse de – 0,2% par rapport à 2016. «Néanmoins, ce montant ne reflète pas la réalité du poids de ces dépenses. En effet, en prenant en considération les cotisations patronales de l'Etat employeur, la part des dépenses du personnel dans les subventions de fonctionnement aux établissements publics administratifs dépendant du budget général de l'Etat et les dépenses du personnel imputés sur certains comptes spéciaux du Trésor, les dépenses du personnel réellement supportées par l'Etat en 2017 dépasseraient les 136.392 MDH, soit une légère progression de 1% par rapport à 2016», indique le rapport 2018 de la Cour des comptes.