Après avoir fait le tour du monde et a été primé dans de nombreux festivals internationaux, «Kilinix : La cité des hiboux», dernier film de Azelarab Alaoui est désormais dans les salles obscures. Deuxième long métrage de son réalisateur après « Androman », ce film aborde en effet pour la première fois dans l'histoire du cinéma marocain la prison secrète de Tazmamart qui était réservée aux prisonniers politiques dans les années 1970 et qui a inspiré Tahar Ben Jelloun pour son roman «Cette aveuglante absence de lumière» (2001). Ecrite par le cinéaste lui-même, cette œuvre cinématographique met en jeu une sélection de grandes figures du cinéma marocain à l'instar de Mohamed Rzine, Hassan Badida, Amine Ennaji, Kamal Elkademi, Asmae Saouri, Fatima Harrandi (Rawya), Jamal Laababssi, Mohamed Bousbaa, Naima Elmachrqui et Abdou Mesnaoui. Il faut dire que le réalisateur a relevé le défi en distribuant lui-même son film dans les salles de cinéma sans avoir recours à une société de distribution. Pour ce choix, Azelarab Alaoui a commenté sur sa page officielle en indiquant : «J'ai choisi de mener cette étape pour que je puisse lui apporter le soutien moral et matériel qu'il mérite». Notons que «Kilinix : La cité des hiboux» a raflé plusieurs prix dans plusieurs festivals prestigieux dont le Prix «Découverte» au Festival «Cinéalma : L'âme de la Méditerranée en France», le Prix «Al Qods» pour la meilleure réalisation artistique au festival d'Alexandrie, le Prix de la meilleure réalisation au Festival international du film arabe d'Oran, le Prix du meilleur film étranger au Canada. Le réalisateur dont le film a été projeté un peu partout dans le monde, exprime son satisfecit et évoque le triomphe du cinéma marocain : «Toute ma reconnaissance à tous ceux qui se réjouissent de la réussite du cinéma marocain». D'une durée de 99 minutes, le film raconte l'histoire d'un groupement d'habitations réunissant familles et gardiens d'un centre de détention secret. «Niché entre les montagnes du Haut Atlas , l'existence de ce lieu est restée longtemps hors de l'histoire, jusqu'au début des années 1990. Les gardiens, qui y habitent, consument leur temps à assurer, à tour de rôle, la surveillance des lieux, en longeant chaque jour un pont suspendu sur un ravin profond et reliant le douar à la prison de la citadelle.», indique le synopsis du film.