La «Déclaration de Copenhague», approuvée par la conférence de l'AMA, pose la première pierre de la lutte antidopage à l'échelle mondiale. Le chantier est à présent ouvert. Soixante-dix Etats et deux organisations ont signé la «Déclaration de Copenhague» ou sont en voie de le faire. Les quelque mille délégués qui ont participé à la Conférence de l'Agence Mondiale Antidopage (AMA), tenue du 3 au 5 mars, ont dégagé «une entente politique et morale» entre eux en vue de soutenir ce Code mondial antidopage. Le Canadien Dick Pound, président de la conférence et de l'Agence mondiale, s'est félicité de cet acte «historique», qui cependant, ne constitue pas «la fin du combat contre le dopage». Onze gouvernements l'ont signé peu avant la clôture de la conférence. Trente-huit autres, parmi lesquels notamment les Etats-Unis, la Chine, la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne, se sont engagés à le faire dans la journée. Vingt-trois pays ont promis de signer ultérieurement. De quoi s'agit-il exactement ? La résolution, approuvée à l'unanimité par le Conseil de fondation de l'AMA (organe dirigeant, 36 membres nommés pour une moitié par le mouvement sportif, pour l'autre par les Etats), reconnaît le Code en tant que texte de base en matière de lutte mondiale contre le dopage dans le sport. Les signataires s'efforcent donc d'adapter progressivement, le cas échéant, leurs politiques et pratiques antidopage afin de les rendre conformes aux dispositions du Code. Ils devraient accorder, dans la limite de leurs moyens, une aide financière pour la mise sur pied d'un programme antidopage national. Pour ce qui est du dépistage, les signataires se doivent de coopérer avec l'AMA et toute autre organisation antidopage relevant de cette dernière pour l'exécution de contrôles auprès de leurs athlètes, que ce soit sur leur territoire ou ailleurs. C'est dans cette même optique que les lois et règlements nationaux doivent être revus en vue de contrôler la disponibilité de substances dopantes, notamment leur importation, exportation, commerce et fabrication. L'AMA a cependant cédé à plusieurs pressions concernant l'uniformité et l'automaticité des sanctions en cas de dopage. Elle a donc décidé la création d'un groupe de travail conjoint avec les fédérations internationales. Concernant l'immunité dont bénéficient de facto les ligues professionnelles nord-américaines (basket-ball, base-ball, hockey sur glace), les participants n'ont pu que constater leur impuissance. Ils n'ont à présent qu'à convaincre ces ligues à adopter le Code. Le Code antidopage, proposé à la signature de chacune des organisations sportives, devrait avoir force de loi au plus tard le 13 août 2004, date d'ouverture des Jeux Olympiques d'Athènes. Les gouvernements, qui, juridiquement, ne peuvent se soumettre à un instrument tel que le Code, auront jusqu'aux Jeux Olympiques d'hiver 2006 à Turin pour signer une «Convention» ou toute autre procédure adaptée au contexte constitutionnel et administratif de leur pays.