Un communiqué du ministère de la Santé faisant état d'un éventuel cas de la maladie de Creutzfeldt-Jakob a semé un vente de panique. Deux jours après, l'intervention télévisée du ministre est venu calmer les esprits en confirmant qu'il ne s'agit pas d'un cas de cette maladie. C'est en date du samedi 5 mars que le ministre de la Santé Mohamed Cheikh Biadillah est revenu à la charge : le sexagénaire mort le mercredi à Casablanca, n'est pas décédé suite à la maladie de la vache folle. Il s'agit d'une variante humaine qui n'a rien à voir avec cette autre maladie. « Il y a quatre types de la maladie de Creutzfeldt-Jakob : il y a le type sporadique, le type familial, le type iatrogène et enfin la nouvelle variante découverte en 1996 au Royaume-Uni plus communément connue sous la dénomination de la maladie de la vache folle », a expliqué le ministre vendredi, à l'occasion d'une intervention télévisée. Rappelons les faits de cette affaire. Un homme âgé de 61 ans est décédé au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Averroès à Casablanca. Selon le ministère de la Santé, cette personne est morte probablement des suites d'une encéphalopathie spongiforme (maladie de Creutzfeldt-Jakob). Le ministère précise par le biais du même communiqué en date du jeudi 3, que le décédé a effectué de fréquents séjours en Europe. La conjugaison de ces deux éléments a poussé la presse à s'emparer de cette affaire pour aller dans la piste du premier cas de la vache folle au Maroc. « J'ai procédé à l'autopsie du défunt pour effectuer les analyses nécessaires. J'ai prélevé deux parties du cerveau. J'ai envoyé la première en France dans un laboratoire spécialisé », indique le Pr Saïd Louahlia qui a effectué l'autopsie sur le corps du décédé. Et de souligner que « les résultats sont clairs quant à la nature de la maladie du décédé : il s'agit de la variante humaine et non celle animale plus connue sous la dénomination de la maladie de la vache folle ». La maladie de Creutzfeldt-Jakob, sous sa forme humaine, est apparue vers 1920. Elle touche, avec une probable prédisposition génétique, les personnes adultes de 50 à 75 ans. Elle se manifeste au début par des troubles psychiques évoluant rapidement vers la démence. Tandis que la variante animale touche des patients plus jeunes (moins de 40 ans) pour une évolution plus lente. Pour notre cas, le défunt est un cadre fonctionnaire qui vivait le plus normalement du monde à Casablanca. Ce qu'il faut remarquer, c'est que le ministère de la Santé, de par son premier communiqué, n'a jamais parlé de la maladie de la vache folle. Toutefois, il a omis de préciser qu'il y a quatre variantes connues de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, dont une seule correspond à la maladie de la vache folle. Le fait que ce même communiqué ait fait allusion aux séjours fréquents en Europe du défunt, ne pouvait que conforter la suspicion quant au diagnostic de la maladie de la vache folle. La période de la panique a duré deux jours pendant lesquels les supputations sont allées bon train. Ce n'est que le samedi que le ministre de la Santé a réfuté catégoriquement l'hypothèse de la vache folle, en précisant que «le Maroc a toujours pris toutes les mesures nécessaires pour se prémunir contre la maladie de la vache folle depuis son apparition».