Pour son troisième et dernier jour en Algérie, le président français a effectué un nouveau bain de foule à Oran, dans l'Ouest. Fêté par la population, il est plus critiqué par la presse du pays. Après Alger dimanche, plusieurs dizaines de milliers d'Oranais ont accueilli mardi Jacques Chirac qui s'est encore lancé avec son homologue algérien, dans un bain de foule réconciliateur. Sa visite d'Etat devait s'achever mardi après-midi par un nouveau discours adressé à «la jeunesse algérienne», après une longue intervention la veille devant les deux Chambres parlementaires algériennes réunies pour l'occasion. Jacques Chirac a-t-il pour autant jeté les bases de la «refondation» bilatérale et du développement partenarial ? La presse algérienne semblait mardi plus septique que l'opinion publique à ce sujet. De l'avis du Matin, le président français a «évité les sujets qui fâchent». Selon le quotidien, «Jacques Chirac a éludé toutes les questions sensibles, dont la crise en Kabylie, le problème des disparus ou encore le conflit du Sahara», dans le but de ne «pas gêner Abdelaziz Bouteflika». Face à la presse, le chef d'Etat est resté «vague», même s'il a confié qu'il existait «une volonté commune de renforcer le dialogue et d'aplanir les divergences en vue de construire l'ensemble du Maghreb arabe» entre Alger et Rabat. Le Jeune Indépendant est allé un peu plus loin en affirmant que, lundi devant le Parlement, M. Chirac avait apporté un «soutien total à Bouteflika, dans le cadre des «différentes réformes initiées et du plan de relance économique, mais aussi dans sa démarche pour le retour à la paix civile». Reste que, toujours d'après le quotidien, les deux dirigeants ont volontairement «omis le domaine de la Défense», et donc la question de l'embargo sur les armes maintenu « de fait» par la France. Durant trois jours, ils ont parlé de «partenariat d'exception» surtout au niveau économique, avec le transfert annoncé «de technologie et de savoir-faire des entreprises françaises, notamment dans les secteurs de l'énergie, de l'eau, des transports, de l'habitat et de l'urbanisme». Mais ces chantiers pourront-ils former l'unique base d'une «nouvelle alliance algéro-française» ?