Il est le premier président français à visiter l'Algérie depuis son indépendance. Il est accompagné d'une imposante délégation. Le président français Jacques Chirac est arrivé hier à Alger pour une visite d'Etat "historique" de trois jours en Algérie qui doit consacrer les "retrouvailles" entre deux pays aux relations parfois tumultueuses et passionnelles. M. Chirac a été accueilli par le président algérien Abdelaziz Bouteflika. Il s'agit de la première visite d'Etat d'un président français en Algérie depuis l'indépendance de ce pays en 1962. Le chef de l'Etat français est accompagné d'une imposante délégation composée de ministres, parlementaires, artistes et hommes d'affaires d'origine algérienne pour certains. Le président de l'association SOS-Racisme Malek Boutih, le danseur étoile Kader Belarbi, le chanteur Cheb Mami et la comédienne Nicole Garcia, née en Algérie, figurent au nombre des accompagnateurs. M. Chirac a longuement salué les nombreuses personnalités venues l'accueillir, dont tout le gouvernement algérien et le chef d'état-major de l'armée, le général de corps d'armée Mohamed Lamari. Fait exceptionnel, les détachements de l'armée de terre de l'air et de la marine ont défilé devant les deux chefs d'Etat. Après les cérémonies d'accueil, MM. Chirac et Bouteflika devaient prendre immédiatement la direction du centre d'Alger, distante d'une quinzaine de kilomètres, où il était prévu que les deux présidents prennent place à bord d'une voiture découverte, précédée par une escorte de cavaliers, avant de parcourir à pied quelque 500 mètres sur le front de mer, au coeur de la capitale où les attendaient des milliers d'Algériens dans une atmosphère de fête. Ils devaient ensuite avoir un entretien en tête-à-tête au siège de la présidence, avant de signer une déclaration d'amitié exprimant, selon Paris, la volonté des deux pays d'établir un "partenariat" politique, économique et culturel renforcé. Cette première journée devait se conclure par un dîner d'Etat offert par le président Bouteflika au Palais du Peuple. M. Chirac doit s'adresser aujourd'hui aux députés et sénateurs réunis pour tracer les grandes perspectives d'une coopération renouvelée entre la France et l'Algérie. La presse algérienne a salué unanimement le Président français soulignant «les liens historiques» et le passé «douloureux» qui a pu exister entre l'ancienne puissance coloniale et l'Algérie, indépendante depuis 1962.