Université. Conformément à une attitude observée par la plupart des organisations estudiantines des partis politiques, le PPS a marqué sa présence dans le secteur universitaire à travers la tenue d'une journée d'étude sur la réforme en cours. Depuis plus de vingt ans, le Parti du progrès et du socialisme rêve d'un retour triomphal au campus universitaire. Mais fait paradoxal : au fil des ans, ce rêve devient de plus en plus difficile à réaliser. Loin de toute approche nostalgique, le retour des «enfants» des anciens communistes revêt à l'heure actuelle une connotation socio- démocrate qui n'a rien à voir avec l'enthousiasme et la fraîcheur des années du rêve. Dimanche dernier, le secteur des étudiants du parti précité a tenu une journée d'étude à Rabat, sur «la réforme universitaire», «la recherche scientifique au Maroc», «les étudiants du PPS, le mouvement estudiantin et la réforme universitaire» et «la restructuration du secteur de l'enseignement supérieur au sein du parti». Dans une allocution à l'ouverture des travaux de cette journée organisée sur «la situation de l'université, de la recherche scientifique et de la formation des cadres» et sous le signe d'«une réforme globale pour promouvoir l'université marocaine», Saïd Saadi, membre du Bureau politique du PPS et ancien ministre dans le premier gouvernement Youssoufi, a affirmé que «les défis de la mondialisation et l'émergence de la société de la science et du savoir, ainsi que le rôle grandissant des technologies de l'information et de la communication montrent la nécessité de la qualification du facteur humain et de sa formation en tant que point d'accès principal au développement global». L'enseignement supérieur est un instrument indispensable pour toute réforme sociale, puisqu'il permet la mise à niveau du tissu économique et industriel, l'amélioration de son rendement et de son potentiel concurrentiel, la formation de citoyens capables d'interagir avec leur entourage et de contribuer à la préservation et à l'enrichissement du patrimoine humain, ainsi que l'instauration de la culture du dialogue et des valeurs de l'ouverture et de la diversité. «Nos universités et institutions de formation des cadres sont encore loin de jouer ce rôle d'avant-garde dans la société», a-t-il dit, signalant qu'en dépit des efforts déployés ces dernières années à ce niveau, «le secteur de l'enseignement supérieur continue de souffrir du manque de rentabilité puisque 60% des étudiants interrompent leurs études avant la licence et 50 % ne dépassent guère le premier cycle, alors que le taux de chômage parmi les lauréats a atteint 30 %. M. Saâdi a affirmé par ailleurs que «malgré les avancées enregistrées récemment au niveau de la recherche scientifique, ce secteur n'a pas encore évolué au point de jouer un rôle influent dans la production du savoir, l'innovation technologique et l'interaction avec le secteur économique, et ce en raison du manque de ressources matérielles». Dans ce contexte, il a souhaité que la recherche scientifique puisse contribuer essentiellement, dans la limite des attributions qui lui sont conférées, à la préparation des étudiants aux métiers d'avenir et au rayonnement scientifique. Cette journée d'études a pour objectif d'analyser les différents aspects de la réforme universitaire qui entrera en application à partir de 2003. La rencontre s'est fixée également pour objectif de permettre aux chercheurs et universitaires de s'arrêter sur les nouveautés de la recherche scientifique au Maroc et favoriser la communication entre étudiants et enseignants.