La melkisation de 80% des 67.000 hectares de terres collectives prévus dans le cadre de cette opération pilote a nécessité une durée de traitement de 14 mois. C'est le bout du tunnel pour les soulalyates. L'opération pilote de «melkisation» (appropriation) de ces terres collectives a été officiellement lancée mercredi à Rabat. «Ce que nous vivons est une rupture par rapport au passé de la gestion des terres collectives», exalte Aziz Akhannouch lors de ce lancement. Le ministre de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts précise également que cette initiative porte sur «près de 67.000 hectares, au profit de 30.000 agriculteurs bénéficiaires». Pour l'heure, cette démarche, qui répond aux Hautes orientations royales, est entreprise dès le mois courant au niveau des périmètres d'irrigation du Gharb et du Haouz. Mobilisation d'un million d'hectares Cette initiative est, selon M. Akhannouch, un chantier qui intervient dans le cadre de la nouvelle stratégie agricole à travers la mobilisation «d'un million d'hectares de terres collectives au profit des ayants droit». Le ministre conduit de plus des indicateurs chiffrés. Comme il le détaille, la melkisation de 80% des 67.000 hectares de terres collectives prévus dans le cadre de cette opération pilote a nécessité une durée de traitement de 14 mois. «Là où auparavant ce type de procédure nécessitait entre 5 et 7 ans. Les 20% restants seront traités dans un délai de 3 mois», ajoute-t-il. Selon ses dires, ces délais écourtés sont l'œuvre de plusieurs intervenants dont la conservation foncière qui a identifié des terres pour assainissement de celles-ci in fine. Un modèle à produire dans tout le Royaume «Aujourd'hui, nous sommes parvenus à trouver un modèle efficace qu'il est possible de déployer au niveau de tout le Royaume», poursuit M. Akhannouch. L'orateur conduit également un autre chiffre. «En l'espace de 4 ans, nous sommes passés d'un rythme de production des titres fonciers des terres collectives de 24.000 par an à 130.000 par an aujourd'hui!», avance-t-il. Le ministre rappelle, par l'occasion, que les terres collectives s'étendent sur une superficie d'environ 15 millions d'hectares, dont près de 2 millions sont des terres de culture, réparties selon leur situation géographique entre zones bour (1,63 million d'hectares) et périmètres irrigués (370.000 ha). Il rappelle également que le lancement de cette opération s'inscrit dans le cadre du programme de coopération «Compact II» conclu entre le gouvernement du Royaume du Maroc et le Millennium Challenge Corporation (MCC). Un programme qui vise entre autres l'amélioration de la productivité du foncier. 12 millions d'ayants droit De son côté, Noureddine Boutayeb, ministre délégué auprès du ministre de l'intérieur, estime que ces terres collectives ont non seulement une dimension financière mais aussi humaine. «Ce sont 12 millions d'ayants droit qui vivent sur ces terres», précise-t-il. Dans le cadre de cette opération, ce sont, selon ses dires, «31.000 ayants droit qui bénéficieront de l'appropriation à titre gracieux». Il rappelle également qu'un accord a été signé en juillet 2018 entre divers intervenants à cette opération qui se distingue par «une procédure innovante en mise en œuvre à travers la consolidation des capacités, la formation aux techniques de productivité et l'alphabétisation des ayants droit en créant de l'emploi». De l'efficacité et la durabilité «L'efficacité et la durabilité. Ce sont les rôles de la MCA», souligne Abdelghani Lakhdar, directeur général de l'agence Millennium Challenge Account (MCA)- Maroc, qui précise que cette opération fait partie du projet foncier rural du Compact II. Selon ses dires, le lancement de cette melkisation a abouti après un processus préparatoire de mobilisation. Pour M. Lakhdar, qui remercie d'autres partenaires dont l'Agence nationale de lutte contre l'analphabétisme, cette opération pilote à caractère national, en phase opérationnelle, est aussi un projet de développement. «L'objectif étant d'insuffler une dynamique de développement à travers l'accroissement des investissements agricoles», enchaîne-t-il en exprimant le souhait de faire de cette opération un modèle pour d'autres zones. De plus, cette melkisation se veut, selon ses dires, d'offrir de plus des mesures d'accompagnement, notamment la facilitation de l'accès au financement et l'autonomisation pour les bénéficiaires.