La libération annoncée il y a quelques semaines par le Polisario de cent détenus marocains a eu lieu mercredi mais sur fond de violation de quelques principes humanitaires élémentaires. Un avion affrété par le Comité International du Croissant Rouge (CICR) a ramené, mercredi les cent détenus marocains libérés par le Polisario, il y a quelques jours. Selon un communiqué de cette organisation, les cent victimes des séparatistes ont été remis aux autorités marocaines à l'atterrissage de l'avion sur la base militaire d'Inézgane dans la province d'Agadir. Le CICR qui s'est félicité de la libération de ces prisonniers dont la plupart sont âgés et malades, a précisé dans son communiqué qu'il reste toutefois préoccupé par le sort des 1 160 Marocains encore détenus. À ce propos, il réitère son appel pour qu'ils soient libérés, conformément aux dispositions du droit international humanitaire. Cette mesure est d'autant plus urgente qu'ils sont âgés et en mauvaise santé – certains sont en effet privés de liberté depuis plus de vingt ans. La dernière opération de rapatriement organisée par ce comité remonte au 7 juillet 2002. 101 prisonniers marocains avaient alors pu se réunir avec leurs familles après un quart de siècle de séparation pour certains d'entre eux. Rappelons que les délégués du CICR, dont la dernière visite remonte à décembre 2002, voient les détenus deux fois par an. Ils leur fournissent surtout une aide médicale et la possibilité d'échanger des nouvelles avec leur famille au moyen de messages Croix-Rouge. Une aide qui est généralement détournée selon le témoignage de la plupart des détenus qui rejoignent leur pays. Par ailleurs, le secrétaire Général des Nations unies, Kofi Annan a réitéré sa demande au Polisario d'accélérer la libération de tous les prisonniers de guerre marocains encore en détention à Tindouf, dans le sud algérien. Dans un communiqué publié mercredi, Annan, qui s'est félicité de la libération des cent prisonniers de guerre marocains, a souligné que cette démarche "répond aux nombreuses résolutions du Conseil de Sécurité et déclarations de son Président exigeant la libération de tous les prisonniers de guerre". Cet appel du Secrétaire Général de l'ONU n'est pas le seul. Les appels internationaux en faveur d'une libération immédiate des prisonniers marocains détenus à Tindouf se multiplient alors que le Polisario, soutenu par l'Algérie, se refuse d'appliquer les règles de droit humanitaire international en la matière. Les autorités marocaines ont toujours manifesté leur profond regret pour le fait qu'en dépit des positions clairement exprimées par la Communauté internationale, 1160 détenus sont encore en captivité. Le Gouvernement marocain a exprimé à maintes reprises sa réprobation de "l'exploitation politique et médiatique de la situation des personnes détenues en Algérie, telle qu'elle s'illustre dans les opérations de libérations étalées sur plusieurs années en fonction de circonstances et d'opportunités politiques manifestes et à des fins de propagande, sans lien aucun avec le caractère humanitaire de cette question".