Une étude menée par le Ministère de l'Industrie et du Commerce confirme l'existence d'un déficit technologique flagrant parmi les PME-PM qui représentent l'ossature du tissu économique. Focus sur cette sous-utilisation des technologies de l'information qui handicapent la compétitivité du Royaume. Faible taux d'équipement et utilisation élitiste de l'Internet. Ce sont ces deux éléments qui constituent la matrice explicative du retard enregistré par le Maroc au niveau des technologies de l'information. Une étude réalisée en 2000 par le ministère du Commerce, de l'industrie qui a porté sur un échantillon de 4400 entreprises industrielles corrobore ce constat. En effet, si 31 % des entreprises qui ont participé à cette étude disposent d'une infrastructure informatique, seul 11 % d'entre elles ont un schéma directeur. Le double de ce taux (22 %) représente les sociétés qui ont un ordinateur au sein de leurs entreprises. Quant à la moyenne des ordinateurs par PME, elle ne dépasse pas six machines. Selon les rédacteurs de ce rapport, ce faible taux d'informatisation s'explique par plusieurs facteurs. Le premier concerne le coût élevé du matériel, des logiciels, des applications, des prestations de services, des salaires des informaticiens. Le second est lié à la formation et au facteur humain (absence de formation, difficulté d'adaptation des ressources humaines, faible taux d'alphabétisation et niveau d'instruction de la main d'œuvre et la négligence de l'utilité des NTI...). Le faible niveau des prestations des fournisseurs et des sociétés de service est le troisième facteur analytique de ce déficit. Il s'agit de manque de maîtrise technique des solutions vendues aux entreprises et le non-respect des engagements. Parallèlement à l'étude du ministère, l'Association des Professionnels des Technologies de l'Information (Apebi) a estimé que les besoins immédiats du seul secteur manufacturier en équipement informatique s'élève à 52.000 micro-ordinateurs. Par extension aux autres secteurs, les besoins potentiels actuels globaux des personnes morales sont estimés à 800.000 machines. Cette mise à niveau exige la bagatelle somme de12 milliards de DH. A cela, il faut ajouter la demande potentielle des entreprises individuelles dont le nombre est de près de 500.000. Quant au marché de logiciels, associé à ce volume d'équipement, il est estimé à 18 milliards de DH. Pour l'Administration (ministères et offices) d'une manière générale, elles sont équipées. Cependant, l'utilisation du matériel est parfois limitée parce que rien n'a été fait pour optimiser l'outil informatique, ou parce que le matériel est obsolète. Pour le segment des particuliers, le fossé numérique est profondément creusé. L'accès aux TI reste limité à environ 30.000 ménages. Selon le rapport de l'APEBI, il est possible d'équiper 270.000 ménages pour porter le taux d'équipement à hauteur de 6 % à l'horizon 2008. Au-delà de cette problématique d'équipement aussi bien dans le marché des entreprises que le marché domestique, le Maroc souffre du taux élevé du piratage des logiciels installés.