Tout le monde s'y met. Ces dernières semaines, voire ces derniers mois, toutes les sensibilités de la société parlent de la femme et de son rôle dans le développement du pays. L'engagement dans la dernière ligne droite pour la finalisation de la Moudouwana y est probablement pour quelque chose. Tout le monde s'y met. Ces dernières semaines, voire ces derniers mois, toutes les sensibilités de la société parlent de la femme et de son rôle dans le développement du pays. L'engagement dans la dernière ligne droite pour la finalisation de la Moudouwana y est probablement pour quelque chose. L'organisation du 1er Forum Expo International sur les femmes chefs d'entreprises peut être aussi une autre raison. Quoi qu'il en soit, il est clair aujourd'hui que tout le monde s'accorde à dire que le développement du Maroc passe résolument et plus que jamais par la participation de la femme. Lors d'une récente déclaration, le Premier ministre Driss Jettou a même souligné que le développement du Maroc et la mise à niveau de l'économie nationale ne peuvent se concevoir sans la participation de la femme. Ceci est d'autant plus vrai que le pays est appelé à se montrer solidaire pour faire face aux challenges auxquels il sera confronté. Dans ce sens, toutes les énergies sont de mise pour passer les différents caps sans trop d'encombre. Cependant, ce qu'on oublie souvent, c'est que la femme a toujours exercé des activités économiques chez elle (artisanat et agriculture). La dernière décennie a marqué, toutefois, un tournant décisif dans la vie professionnelle de la femme puisque cette dernière a commencé à investir de plus en plus le monde de l'entreprise. Aujourd'hui, l'on parle de 500 entreprises structurées gérées par des femmes. Mieux encore, et à titre indicatif, il convient de souligner que le nombre de projets de créations d'entreprises déposés par les femmes au Centre régional d'investissement (CRI) de Casablanca est en constante augmentation. La tendance semble se confirmer donc. Par ailleurs, les chiffres font ressortir que 30 à 40% des actionnaires des entreprises nouvellement créées sont celles des femmes. Toutes ces statistiques sont encourageantes, mais il reste encore beaucoup à faire. L'analyse approfondie des chiffres démontre que les femmes chefs d'entreprises opèrent plutôt au niveau des secteurs où il y a le moins de risque, prudence oblige. Les femmes sont surtout présentes dans les services, le commerce, l'hôtellerie et la restauration. Dans ces secteurs, leurs entreprises ont des taux de survie supérieurs à ceux des hommes (à l'exception des "services aux entreprises"). Peu d'entre elles s'aventurent dans d'autres branches. Ceci s'explique probablement par le problème de disponibilité des femmes: contraintes conjugales, manque de crèches et de transport scolaire, perception de la société… Les verrous mettront longtemps avant de sauter.