Historique! Mercedes s'est offert, avec Valtteri Bottas devant Lewis Hamilton, un 4e doublé en autant de courses en 2019, dimanche au Grand Prix d'Azerbaïdjan, soit le meilleur début de saison jamais réalisé par une écurie de F1. Les Flèches d'argent font mieux que Williams en 1992 et comptent désormais 74 points d'avance sur la Scuderia au classement des constructeurs. Chez les pilotes, Bottas, parti en pole devant Hamilton, affiche un point d'avance sur son équipier, celui du meilleur tour en course en Australie. L'Allemand Sebastian Vettel (Ferrari), 3e à Baku et au Championnat, accuse 35 longueurs de retard. Après ses trois doublés début 1992, Williams avait remporté le titre chez les constructeurs et pris les deux premières places chez les pilotes, le Britannique Nigel Mansell devançant l'Italien Riccardo Patrese. C'est également une lutte intestine qui commence à se dessiner entre le flamboyant Hamilton et le discret Bottas, qui a décidé de s'émanciper de son statut de «lieutenant». Lors de sa première saison avec Mercedes en 2017, après quatre chez Williams, le Finlandais s'était offert ses trois premiers succès et ses quatre premières poles mais n'était jamais apparu en position de se mêler au duel entre Hamilton, finalement titré, et Vettel. 2018 a été une année blanche, avec deux poles mais aucune victoire, la faute à la malchance mais aussi à la stratégie de Mercedes qui a privilégié le Britannique, en quête d'un cinquième titre, en deuxième partie de saison. Apparu aux essais hivernaux de 2019 avec une barbe atténuant légèrement ses airs de gentil garçon, le Finlandais assurait avoir changé de vision de la vie et de la course. Manifestement, outre cette barbe, a poussé en lui une graine d'insubordination. Il l'a prouvé en dépassant son leader d'hier, parti en pole, au départ du premier GP de la saison en Australie, pour s'offrir la victoire, le point du meilleur tour et la tête du Championnat pour la première fois de sa carrière. Hamilton a remporté les deux manches suivantes devant lui. Le pilote de 29 ans a remis les compteurs à deux partout en s'imposant dans les rues de la capitale azérie, après avoir surclassé son équipier dès les qualifications, exercice dans lequel le Britannique excelle pourtant. Mal parti dimanche, Bottas a résisté au Britannique dans les premiers tours puis tout près de l'arrivée, pour s'offrir une revanche sur 2018, où une crevaison l'avait privé du succès à trois tours de l'issue. «Ça n'était pas une course facile, même s'il ne s'est pas passé grand-chose à l'avant, a-t-il confié. Lewis mettait tout le temps la pression alors je ne pouvais pas faire d'erreur. Mais honnêtement, tout était sous contrôle, je suis heureux de voir le drapeau à damier et d'obtenir cette première place». Le tout sans consigne d'équipe: contrairement à l'approche conservatrice adoptée par Ferrari cette année, Mercedes a laissé ses pilotes se battre, donnant à espérer d'autres combats. La Scuderia, elle, est encore loin. «Nous avons pas mal de travail dans les semaines à venir, a reconnu Vettel. Mais la voiture est bonne, donc je suis sûr que quand nous aurons réglé nos problèmes, nous serons de nouveau compétitifs.»