31% de migrants marocains d'Europe ont un diplôme supérieur. Sur les 82% des jeunes marocains résidant à l'étranger, 70% sont prêts à soutenir le Maroc. Le Forum maroco-belge, organisé vendredi à Rabat, est, selon Abdelkrim Benoutiq, le «1er événement intégrant la migration après 35 ans de coopération bilatérale entre les deux pays». Lors de cet événement consacré aux compétences marocaines en Belgique, le ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger (MRE) et des affaires de la migration évoque également le choix maroco-belge depuis 2016 de répondre bilatéralement aux questions de la migration. M. Benoutiq saisit aussi son passage pour faire une annonce. Un bilan de 20 ans de la société civile «Le 1er forum dédié à la société civile se tiendra en octobre prochain. Il dressera le bilan des 20 ans des associations œuvrant dans les pays de résidence», avance-t-il. Le ministre ne manque pas de rappeler, par l'occasion, que son département prépare les conditions pour accueillir les jeunes. A propos de cette catégorie, Rachid Madrane, ministre francophone de la jeunesse, de l'aide à la jeunesse, des maisons de justice, des sports et de la promotion de Bruxelles, avance des chiffres. Comme il le précise, 31% de migrants marocains d'Europe ont un diplôme supérieur. Sur les 82% des jeunes marocains résidant à l'étranger, 70% sont, selon ses dires, prêts à soutenir le Maroc. «Il devient de plus en plus important d'accompagner les jeunes», ajoute-t-il. Le ministre francophone ne manque pas également d'appeler le Maroc à faire de la migration un levier de développement. Un minimum d'organisation Cet intérêt pour les jeunes est également exprimé par Mohamed Ameur. L'ambassadeur du Maroc en Belgique livre, de plus, un constat. «Il ne suffit pas de se rencontrer lors d'un forum. Il faut réfléchir à une manière pour rassembler les compétences. Nous avons une grande force. Ce qui manque c'est un minimum d'organisation», estime-t-il. En outre, il est, selon ses dires, temps d'avoir «un espace culturel marocain en Belgique». Une manière de contribuer, à ses yeux, au rayonnement du Maroc, à l'intégration et à l'attachement au pays. De nouveaux projets en cours Egalement de la partie, Mohamed Yatim, ministre de l'emploi et de l'insertion professionnelle, s'exprime sur «le nouveau projet, Amuddu, en cours avec la Belgique. L'objectif étant d'encourager les jeunes et femmes à entreprendre des initiatives privées en auto-emploi». A son tour, Astrid De Laminne De Bex, conseillère coopération au développement à l'ambassade de Belgique au Maroc, qui se félicite de ce projet, cite un autre. Ce deuxième projet a, selon ses dires, trait au secteur privé. «Nous saluons ce rapprochement», commente-t-elle. Aussi, la Belgique et le Maroc veillent, selon ses dires, à la mise en œuvre d'un programme triangulaire de coopération Sud-Sud. Il s'agit, comme elle l'indique, d'un programme liant l'Agence marocaine de coopération internationale et l'Agence belge de développement (Enabel) pour financer des projets africains. Le détail des projets Selon Evelien Masschlein, représentante résidente de l'Agence belge de développement (Enabel) au Maroc, cette structure dont l'appellation signifie rendre les gens capables, travaille, depuis 2018, sur la migration. Il est question, selon ses dires, de mesurer «l'impact positif de la migration pour le développement des pays d'origine et de résidence». Comme elle le précise, Enabel appuie la migration. A propos du projet «Amuddu», qui veut dire voyage en amazigh, elle indique qu'il se veut «d'améliorer l'employabilité des migrants». Ce projet qui se poursuit jusqu'à 2022 dispose d'un financement belge de 4.600.000 euros. Quant au deuxième projet, intitulé Maghrib Belgium Impulse, il est destiné, selon ses dires, aux Marocains résidant en Belgique pour investir au Maroc. Ce projet, qui bénéficie d'un financement belge de 1.250.000 euros et s'étalera jusqu'à 2022 se veut également de développer les entreprises au Maroc.