Plusieurs dizaines de militants FFD, dont des responsables nationaux, ont quitté cette formation pour rejoindre le PPS. Le malaise des partis continue. Il y a des partis qui naissent pour durer, politiquement parlant. Il y en a qui naissent pour disparaître le jour d'après. C'est la règle, il n'y a rien à dire. Mais quand on voit ce qui se passe au niveau du Front des forces démocratiques (FFD), on peut se dire que ce parti est à part. Deux ans après son premier congrès, les dissensions et problèmes internes ont donné lieu à un mouvement de démission collective d'une bonne partie des cadres du front. Le bénéficiaire de cette opération est le Parti du progrès et du socialisme qui a vu les mécontents du FFD rejoindre ses rangs. «Pour certains, c'est un retour au parti d'origine», nous déclare un des meneurs de cette ronde, Rahou El Hilaâ. Lequel précise qu'il n'a jamais été au PPS mais estime que ce parti est le plus proche des mécontents sur le plan des idées et des modes d'action. En clair, pour M. El Hilaâ, qui a présidé la commission parlementaire d'enquête sur la CNSS, il n'était pas question que les opposants de Thami El Kyari rejoignent un parti de droite ou créent un nouveau parti. Selon M. El Hilaâ, le problème remonte au congrès tenu en avril 2001. La commission nationale, qui devrait être composée de 150 membres, a vu son nombre augmenter de manière inexplicable. Le bureau national, composé de 47 membres, devrait être élu au scrutin uninominal et vote secret. «Ce n'était pas le cas et le secrétaire national a présenté une liste de 47 membres qui a été adoptée», ajoute-t-on du côté des démissionnaires. De plus, c'est que la commission nationale, qui est l'instance décisionnelle suprême entre deux congrès, ne s'est jamais réunie. Et c'est le conseil national, qui peut renfermer jusqu'à 1200 membres, qui a pris le relais alors qu'il n'a qu'un rôle consultatif. Cette situation dure depuis le congrès, mais pourquoi c'est aujourd'hui que l'on veut tout déballer ? A cette question, Rahou El Hilaâ précise que ceux qui ne sont pas d'accord avec M. Khyari estimaient qu'il y aura toujours des recadrages démocratiques, des mises à niveau internes et un retour au travail de coordination. Rappelant au passage que les responsabilités au niveau du bureau national n'ont pas été déterminées et le parti n'a ni adjoint du secrétaire national, ni trésorier ni assesseurs. Chaque membre peut un jour être chargé de telle ou telle mission. «Et cela nous ne pouvons l'accepter éternellement. M. Khyari n'a rien voulu entendre concernant la structuration des instances du parti». «Mais après les élections, le FFD a eu de mauvais résultats et il fallait tenir des réunions de bilan. Rien ou presque n'y fut fait et on a estimé que les conditions de rester au FFD ne sont plus réunies». C'est dans ce cadre que s'inscrit la réunion du 2 février à la salle El Khaoudi de la MAP, avec plus de trois cents personnes, au cours de laquelle la décision presque unanime a été prise de rejoindre le PPS. Pour M. Ismail Alaoui, secrétaire général du PPS, cette décision est bien heureuse. Elle renforce les rangs du parti par des cadres qui ont fait leurs preuves. Elle donne l'exemple pour d'autres formations afin de mieux rassembler les potentialités vives du pays pour le bien de la nation. On ne peut que l'espérer. Quant à Thami Khyari, il considère que les partants espéraient des postes ministériels ou autres lots de consolation. Manque de pot, ils ont quitté les lieux. Cela dit, le secrétaire national du FFD reste confiant quant à la bonne marche de sa formation…