Comme l'avait annoncé ALM dans son édition du week-end dernier, l'affaire du crachat de Fabien Barthez est loin d'être finie. La réunion, qui devait avoir lieu mardi dernier, a été reportée à une date ultérieure devant la surprise générale des milieux sportifs marocains. La fédératon royale marocaine de football, les épreuves se succèdent et ne se ressemblent pas. Après l'affaire Sersar, qui a mis à nu les compétences juridiques de l'instance dirigeante du football national, c'est au tour d'une autre affaire, celle du crachat de Fabien Barthez, de rendre la tâche très compliquée pour nos dirigeants. Mardi dernier, une réunion devait avoir lieu au siège de la fédération pour examiner le dossier El Achiri-Barthez dans un climat «d'apaisement», selon les termes d'un membre fédéral. Réunion qui, selon le journal sportif français «l'Equipe», a été reportée à une date ultérieure. «Nous avons décidé d'ajourner l'examen du dossier, en raison de l'absence de certains membres de la Commission centrale de discipline», a affirmé un membre de la Fédération, repris par «l'Equipe». Décision qui a surpris plus d'un, notamment les milieux sportifs marocains. «Une fois, c'est l'absence de membres de la commission de discipline, une autre fois c'est la décision de convoquer l'arbitre, tout cela est troublant», a estimé un membre d'un club sportif sous couvert de l'anonymat. Aux yeux de ces derniers, les responsables de la FRMF veulent enterrer l'affaire. «Il y a un risque de faire traîner les choses pour calmer les esprits et oublier. La commission de discipline est déjà en possession du rapport écrit de l'arbitre, ainsi que du rapport du commissaire du match. C'est suffisant pour statuer. Alors pourquoi reporter cette réunion ?», rapporte «l'Equipe». Selon le journal français, la réunion aurait été repoussée pour convoquer l'arbitre du match qui avait opposé l'Olympique de Marseille au Wydad Casablanca, le 12 février dernier, Abdellah El Achiri. Pourquoi le convoquer, alors qu'il a fait son travail ?. Celui d'avoir rédigé et adressé son rapport à la commission centrale d'arbitrage. «Dans de telles situations, les arbitres n'ont que le stylo pour se défendre. J'ai fait mon rapport, je l'ai envoyé à la commission centrale d'arbitrage. Et c'est à elle, maintenant, de faire son travail. En ce qui me concerne, j'ai tout publié parce qu'à un moment c'est devenu un casse-tête pour moi», a déclaré à ALM, Abdellah El Achiri, encore touché par cet incident. Il semble que les instances marocaines hésitent encore au sujet de la procédure à suivre. Contacté par «Aujourd'hui Le Maroc», le secrétaire général de la fédération, Ahmed Ammor, a fait savoir que les deux parties, marocaine et française, sont, actuellement, en discussion pour trouver un terrain d'entente à ce problème. «Nous, en tant que fédération, nous ne pouvons pas sanctionner un joueur français. Par contre, si décision doit y avoir elle doit être juste et équitable. Soit il doit y avoir sanction des deux côtés, soit classer l'affaire. Il ne faut pas que cet incident entache les bonnes relations qui existent entre les deux fédérations», a expliqué le porte-parole de la FRMF, qui n'a pas encore bien saisi la nature de la «sanction interne» infligée au champion du monde et d'Europe, dès son retour en France, pour avoir insulté l'arbitre El Achiri et craché sur lui . Certes, la semaine dernière, les responsables de l'OM avaient présenté des excuses à l'arbitre marocain, mais ce n'est pas suffisant, même si certains membres de la fédération veulent tourner la page. «La fédération marocaine ne peut pas anticiper et trancher à la place de la commission de discipline, mais il ne faut pas non plus gonfler l'incident», a estimé un membre de la FRMF. À en croire Saïd Belkheyat, membre fédéral, et au cas où la FIFA serait saisie, ce qui est peu probable, elle ne pourra qu'étendre la sanction. Car, il ne s'agit pas d'un problème qui oppose deux clubs de nationalités différentes.