Le PDG de Renault, Carlos Ghosn, s'est dit «faussement accusé et détenu de manière injuste», lors de sa première comparution devant un juge, près de deux mois après son arrestation surprise à Tokyo. Le magnat de l'automobile de 64 ans, qui a subi une chute brutale après être devenu un personnage tout-puissant, s'est défendu d'une voix claire et forte, sans montrer d'émotion, au cours d'une audience qui a attiré les médias du monde et de nombreux curieux. Vêtu d'un costume sombre, sans cravate, sandales vertes en plastique aux pieds, il est apparu amaigri, les joues creuses, menotté, avec une corde autour de la taille avant le début de la séance qui a duré quasiment deux heures, de 10h30 locales (01h30 GMT) à 12h15. S'exprimant en anglais, il a rappelé avoir dédié «deux décennies de sa vie à relever Nissan et bâtir l'alliance», une entreprise qu'il dit aimer. Le juge a justifié de son côté son maintien en détention par un risque de fuite à l'étranger «où il a des bases» et d'altération de preuves.