Le ministre yéménite des Ressources halieutiques a effectué une visite au Maroc. Une occasion de faire le point sur les problèmes de la coopération interarabe dans ce domaine. On a l'impression que la coopération interarabe ne dépasse jamais le stade du discours et des professions de foi. Dès qu'il s'agit de coopération économique à même de mettre sur les rails des projets de partenariat entre pays arabes, les frictions commencent et tout revient à la case départ. C'est dans l'espoir que la coopération maroco-yéménite en matière de pêche aboutira à du concret que l'on peut relever la visite effectuée durant deux jours, lundi et mardi, par le ministre yéménite des pêches au Maroc. Une visite qui devrait marquer la mise en marche de projets communs dans un domaine où les deux pays ont accumulé un savoir-faire historique en déperdition actuellement. Le ministre yéménite des Ressources halieutiques, Ali Hassan Al Ahmadi, a invité, lundi à Casablanca, les opérateurs marocains dans le secteur de la pêche à venir pêcher en haute mer au Yémen, une zone maritime riche en ressources halieutiques, mais qui demeure encore inexploitée. Pour le responsable yéménite, qui était l'invité de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), le secteur privé dans son pays est frileux et ne se hasarde pas à pêcher en haute mer, se contentant seulement de la pêche côtière. M. Al Ahmadi a indiqué que sur les 850.000 tonnes par an qui constituent les prises potentielles du Yémen en ressources halieutiques, seule une portion de 30 pc est exploitée. Le Yémen, ajoute-t-il, a aussi besoin de l'expérience marocaine en matière de conservation des poissons, une technique qui demeure encore à ses premiers balbutiements au Yémen. Pour Mohamed Adnane Debbagh, vice-président de la CGEM, qui a fait un exposé sur le rôle et les activités de l'association patronale, a assuré le ministre yéménite de l'entière disposition des entreprises marocaines à orienter leurs investissements vers le Yémen, surtout dans le domaine de la pêche. Un secteur, a-t-il souligné, qui a été parmi les premiers à se moderniser et à réussir sa mise à niveau, au Maroc. D'ailleurs le Centre d'information sur la commercialisation des produits de la pêche dans la région arabe, créé en avril 1986, et dont le siège se trouve à Casablanca, a pour mission, entre autres, de renforcer la coopération entre pays arabes dans ce domaine. Il a pour mission d'offrir aux entreprises, aux organisations sectorielles et aux gouvernements des services d'information et de conseil dans les domaines de la production, de la transformation, du contrôle de la qualité et de la commercialisation des produits de la pêche. Le centre, que dirige le marocain Abdellatif Belkouche, n'a cessé d'œuvrer pour satisfaire les décideurs du secteur de la pêche et de l'aquaculture par la performance de son dispositif informationnel et par la pertinence des analyses qu'il met à leur disposition. Mais de là à voir les pays arabes renforcer leur contact et multiplier les projets bilatéraux de coopération dans ce domaine, on risque d'attendre encore.