En un temps record, le Premier ministre a réussi à boucler des dossiers très épineux: dialogue social, Sodea-Sogeta, AMO, CNSS, CMR, BNDE… A travers l'Histoire du Maroc, jamais un Premier ministre n'a résolu autant de dossiers que Driss Jettou l'a fait depuis sa nomination par SM Mohammed VI en novembre 2002. En un temps record, Jettou a liquidé des dossiers on ne peut plus épineux, qui serait impossible d'énumérer en totalité. En fait, contrairement aux apparences, le Premier ministre ne raisonne pas au cas par cas. Toute son action répond à une logique bien pensée. Dès qu'il a mis les pieds à la Primature, il s'est attelé à consolider les rapports entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Il fallait tout d'abord ouvrir des canaux de concertation, instaurer une confiance entre les différentes parties (c'est une victoire en soi) avant d'entamer les négociations avec une fermeté et un talent hors-pair. Jettou résume son action avec les syndicats en une seule phrase: "Nous négocions durement sans jamais provoquer les Centrales". C'est ainsi que dans un temps record, Jettou a réussi à faire signer aux Centrales syndicales et aux patrons une importante convention, le dialogue sociale, et qui sera le point de départ de toutes les réformes engagées par le gouvernement Jettou, que ce soit dans le domaine social qu'économique. La mise en œuvre de l'opération des départs volontaires dans la fonction publique, initiée par le département de Mohamed Boussaïd, est une conséquence de ce travail en amont réalisé par l'équipe Jettou et les Centrales syndicales. Justement, vendredi prochain, le gouvernement signera avec le GPBM une convention selon laquelle les banques s'engageront à octroyer des crédits à des conditions préférentielles aux fonctionnaires qui souhaitent fructifier leurs indemnités de départ dans des projets. La Sodea-Sogeta est sans doute l'opération la plus délicate. Le Plan social, qui a nécessité une enveloppe faramineuse, 900 millions de DH, a permis de réduire considérablement le personnel, de payer tous les arriérés des Caisses sociales, de redéfinir les missions des deux sociétés et surtout de disposer d'un patrimoine foncier colossal utilisé notamment dans le fameux partenariat public-privé. Lancée par le gouvernement Youssoufi à la fin de son mandat, l'Assurance maladie obligatoire (AMO) est également un chantier qui a été finalisé par le cabinet actuel. Jettou, par contre, a toujours affirmé qu'il respectera le délai légal: le 1er janvier 2005. Et c'est effectivement à partir du premier jour de cette année que l'AMO a commencé à fonctionner. La même fermeté a été de mise dans le dossier de la Caisse marocaine des retraites (CMR). L'Etat a emprunté 11 milliards de DH (bons du Trésor) pour solder ses dettes envers la CMR. Ce qui est tout à fait logique. En tout cas, cette somme sera remboursée sur 20 ans et permettra à la CMR de repartir sur des bases financières saines et solides. Dans le même sens, le gouvernement a initié une politique d'externalisation des caisses internes de certains établissements publics. C'est le cas de l'ONCF ou l'ODEP. Et Driss Jettou a indiqué que l'ONE et l'OCP seront bientôt concernés par cette mesure. Par ailleurs, le gouvernement Jettou a veillé à la restructuration et la réorganisation de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) afin d'assurer la pérennité de ses prestations au profit des salariés du secteur privé. "Cette restructuration a été une réussite", estime le Premier ministre qui en veut pour preuve l'octroi à la CNSS de la gestion de l'AMO pour les salariés du secteur privé. Selon Jettou, la situation désastreuse de la Banque nationale pour le développement économique (BNDE) a pu être résolue de façon satisfaisante. Cela a tout de même coûté 2,5 milliards de DH à l'Etat. L'année 2005 sera consacrée, entre autres, à l'assainissement de la situation du Crédit immobilier et hôtelier (CIH). Le Premier ministre a assuré que le CIH sera restructuré pour qu'il devienne une véritable banque capable de soutenir la politique de l'Etat en matière de l'habitat social. Le CIH entamera une vaste opération de recouvrement auprès des Administrations. Après les OST qui ont régularisé leur situation auprès de cette banque, c'est au tour de l'ONE de débourser un encours de 600 millions de DH et les Collectivités locales un peu plus de 500 millions. Pour ce qui est des crédits octroyés avec la garantie de l'Etat notamment dans le secteur hôtelier, Jettou a assuré que, si des arrangements ne sont pas trouvés en concertation avec les bénéficiaires, l'Etat sera obligé de saisir la justice. Par ailleurs, les commerçants et les artisans n'ont pas été oubliés, puisque trois ministres (Mezouar, Talbi Alami et Douiri) se sont penchés sur une nouvelle stratégie pour cette frange socio-professionnelle qui représente le tiers de la population nationale.