Le cours du pétrole Brent repartait hier à la hausse. Les investisseurs ont le sentiment que le rapport des experts onusiens a pesé en faveur d'une guerre contre l'Irak. Les réactions des marchés financiers ne se sont pas fait attendre. L'équation se confirme : les menaces d'une prochaine guerre en Irak font flamber les cours du pétrole dans les principales places internationales. Hier matin à Londres, le cours du pétrole Brent repartait à la hausse, les investisseurs ayant le sentiment que le rapport des experts onusiens sur l'armement irakien a pesé en faveur d'une guerre contre Bagdad. Vers 11H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, référence sur l'International Petroleum Exchange (IPE) de Londres, valait 30,13 dollars, après avoir ouvert à 30,20 et clôturé, lundi dernier, à 29,83. À New York, le prix du brut de référence (light sweet crude), pour livraison rapprochée en mars, a fini en baisse de 99 cents à 32,29 dollars. «Les cours se maintiennent au-dessus de 30 dollars en raison des incertitudes persistantes au sujet de l'Irak», a relevé Christopher Bellew, opérateur à la maison de courtage Prudential Bache. Cette hausse intervient en effet au lendemain de la présentation des chefs des experts de l'ONU sur le désarmement de l'Irak, Hans Blix et Mohamed El-Baradei, du bilan de deux mois d'inspections en Irak devant le Conseil de sécurité des Nations-unies. La réaction des opérateurs et des marchés ne s'est pas fait attendre. Pour Lawrence Eagles, analyste à la maison de courtage GNI, «Hans Blix a fait une évaluation plus négative qu'attendu de la coopération irakienne, notamment au sujet des armes biologiques». L'ensemble de la presse britannique a estimé hier que la guerre contre l'Irak s'était rapprochée d'un cran après les conclusions de M. Blix sur le refus de Bagdad de se soumettre aux requêtes internationales de désarmement. Selon Hans Blix, «l'Irak semble ne pas avoir complètement accepté le désarmement qui lui a été réclamé et qu'il doit mener pour gagner la confiance du monde». Bagdad a permis l'accès aux sites que les inspecteurs souhaitaient visiter mais a également laissé de nombreuses questions sans réponse quant à ses programmes d'armement prohibés, est-il ajouté. Selon toujours Hans Blix, l'Irak n'a pas apporté la preuve qu'il avait détruit toutes ses armes biologiques comportant du bacille de charbon et n'a pas accédé à la demande de prises d'images et de surveillance aérienne durant les inspections par des avions espion U-2. Hormis les déclarations de certains responsables américains qui ont tenu à préciser qu'il n'y aura pas de déclaration de guerre dans l'immédiat, l'inquiétude grandissante des milieux financiers se confirme. Pour Lawrence Eagles, « les investisseurs doivent maintenant se préparer au matraquage de déclarations américaines pour justifier une guerre en Irak, à commencer par le discours de M. Bush ». Pour sa part, le Conseil de sécurité doit se réunir à nouveau aujourd'hui pour discuter de l'Irak et une autre réunion destinée à prendre connaissance d'un nouveau rapport des inspecteurs a été annoncée pour le 14 février.