Les bonnes initiatives ne meurent jamais. Celle de créer la Koutla en fait partie. Cette initiative a été prise par les cinq dirigeants d'alors des partis de l'Istiqlal, de l'Union socialiste des forces populaires, de l'Organisation pour l'action démocratique et populaire, du Parti du progrès et du socialisme et de l'Union nationale des forces populaires. Les bonnes initiatives ne meurent jamais. Celle de créer la Koutla en fait partie. Cette initiative a été prise par les cinq dirigeants d'alors des partis de l'Istiqlal, de l'Union socialiste des forces populaires, de l'Organisation pour l'action démocratique et populaire, du Parti du progrès et du socialisme et de l'Union nationale des forces populaires. Cinq dirigeants, dont l'un est mort, feu Ali Yata, un deuxième n'est plus patron de son parti, Me M'hamed Boucetta, les trois autres sont toujours actifs, du moins en théorie si on sait que l'activité de Abdellah Ibrahim est quasiment nulle, du fait de l'âge et de la maladie du vieux leader, et de la réduction de la présence de l'UNFP sur l'échiquier politique national à sa plus simple expression. Mais l'idée en soi et les objectifs assignés à cette structure de coordination sont d'une actualité des plus brûlantes. C'est que si l'idée force de la naissance de la Koutla, à savoir une ouverture du champ politique et une démocratisation de la vie publique qui commence par des élections propres et transparentes, est partiellement réalisée et les avancées dans ce domaine sont perceptibles, de l'aveu même des dirigeants de l'alliance, ce n'est pas le cas, du moins aujourd'hui de la force de la Koutla. Il est vrai que depuis cette réunion du 11 janvier 1992, ayant abouti en avril de la même année à la création de la Koutla, beaucoup d'événements sont venus généralement envenimer la vie interne des composantes de la Koutla. L'OADP a vu le PSD sortir de ses rangs, tout comme le PPS qui n'a pu que constater les dégâts après le départ de Khyari et la création du FFD. L'Istiqlal quant, à lui, tout en restant uni n'a plus aujourd'hui la même force qu'il y a dix ans. Et le départ de Me Boucetta, qui constitue un geste de noblesse exceptionnel dans la vie politique nationale, n'a pas permis au parti d'atteindre la vitesse de croisière tant recherchée. C'est même plutôt le contraire. D'autant plus que le vieux parti nationaliste est battu en brèche sur le champ de la doctrine salafiste par les organisations islamistes récemment créées. L'USFP, pour sa part, a connu un certain nombre de péripéties et de bouleversements. Les séquelles du derniers congrès sont loin d'être cicatrisées avec notamment, la création du Parti du Congrès Ittihadi et la naissance du groupe Fidélité à la démocratie. Face à ses problèmes et tenant compte des résultats des législatives du 27 septembre, avec la montée en force du PJD et les mauvais scores des partis démocratiques, la Koutla avait intérêt à se ressaisir. Et voilà que l'histoire se répète. Mais en une forme de prise de conscience qui interpelle l'ensemble de la classe politique. Parce que, qu'on le veuille ou non, la question à laquelle il va falloir répondre est d'une simplicité biblique. Comment faire en sorte que l'élargissement du champ politique pour consacrer plus de démocratie ne profite pas aux ennemis de la démocratie et tous ceux qui ne rêvent que de la neutraliser? autrement dit, comment faire en sorte que la démocratie ne soit pas dévoyée et serve des intérêts anti-démocratiques ? On a la certitude, qu'aujourd'hui plus que par le passé, les dirigeants du bloc démocratique en sont conscients. Leur alliance n'est ni une fin en soi, ni un luxe. C'est une nécessité si on veut préserver la démocratie marocaine, la renforcer et permettre aux citoyens d'en tirer profit. Ce n'est pas une vague nécessité, mais c'est une urgence à laquelle il faut répondre sur le terrain de l'initiative concrète. Sinon, le rendez-vous communal, dans quelques semaines, sera sérieusement compromis.