C'est grâce à une intense activité du premier secrétaire de l'USFP que l'Internationale socialiste a adopté une résolution privilégiant la voie diplomatique dans le règlement de la «question irakienne». Le recul de l'idéal démocratique en tant que principe universel constitue le risque le plus inquiétant qui menace la démocratie en ce début du millénaire caractérisé par une poussée du conservatisme, de l'intolérance et de l'ultra-nationalisme, a indiqué mardi à Rome Abderrahman Youssoufi, premier secrétaire de l'Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) et vice-président de l'Internationale socialiste. Dans une introduction aux débats d'un panel sous le thème «œuvrer pour la démocratie là où elle est menacée» qu'il a animé lors de la deuxième journée des travaux du Conseil de l'internationale socialiste qui se sont tenus dans la capitale italienne, les 20 et 21 janvier courant, M. Youssoufi a précisé que les risques de régression du niveau de vie pour de nouvelles couches sociales, la monté de la xénophobie et de l'intolérance sont autant de menaces sérieuses à l'encontre de la démocratie. Le premier secrétaire de l'USFP a cité d'autres facteurs de déstabilisation de la démocratie dans le monde, dont notamment la généralisation des lois restrictives des droits de l'homme et «la fragilisation du pouvoir des gouvernements devant l'hégémonie grandissante des forces du marché global». «Nous avons aujourd'hui l'obligation de la réinvention de l'humanisme. Ce nouvel humanisme ne peut être sectaire et culturaliste. Il se doit d'être internationaliste. Pour ce faire, il n'y a qu'un seul chemin, c'est celui qui ne laisse pas la logique du marché global imposer sa loi, s'approprier le monde, le domestiquer et l'assujettir par tous les moyens y compris par la guerre», a-t-il affirmé. Lors de la première journée des travaux du conseil, M. Youssoufi avait appelé toutes les personnes éprises de paix et de justice, de par le monde, à tout faire pour éloigner le spectre de la guerre qui menace la région du Moyen-Orient. «Le Moyen-Orient est une plaie, une poudrière qui risque d'embraser la planète dans son ensemble. Nous devons mobiliser toute notre énergie pour peser de notre poids afin d'éviter de nouvelles souffrances à une région et à des peuples qui ont suffisamment souffert, qui souffrent en fait depuis trop longtemps», a-t-il relevé. M. Youssoufi a souligné que l'Irak ne représente pas une urgence pour la communauté internationale et pour la paix mondiale. «Le plus urgent c'est le conflit israélo-palestinien, cet abcès pour la région et pour le monde", a-t-il dit. D'autre part, il a fait observer que l'Irak «ne constitue une menace que pour ceux-là mêmes qui lorgnent vers les richesses de la région et œuvrent à redessiner, par la force, une nouvelle géographie planétaire de la puissance», tout en appelant Baghdad à respecter la légalité internationale, de mettre en œuvre la résolution 1441 et de permettre aux inspecteurs des Nations Unies d'accomplir leur mission jusqu'au bout. Le président de l'Internationale socialiste, l'ex-premier ministre portugais Antonio Guterres, a qualifié de franc succès les travaux de la réunion de Rome et a précisé l'importance des résolutions adoptées à cet occasion, notamment celle consacrée à l'Irak et qui privilégie la voie diplomatique et le respect de la légalité internationale dans la gestion de cette crise.