Le recours à l'évaporation naturelle dans des bassins constitue une solution de base Les décharges contrôlées au Maroc ont des difficultés à gérer la surabondance de lixiviats, ces jus de poubelle pollués. Cette problématique a été soulevée lors de la 10ème édition du Salon international Pollutec qui se tient du 2 au 5 octobre à Casablanca. La secrétaire d'Etat chargée du développement durable a fait remarquer que «dans la plupart des décharges contrôlées en exploitation au Maroc se pose le grand problème de lixiviats et qui sont habituellement stockés dans plusieurs bassins de collecte dont les dimensions, se trouvent vite sursaturés avant terme. Le traitement du lixiviat avant son rejet dans le milieu naturel est indispensable». Il faut savoir que les lixiviats sont des effluents complexes dont le traitement nécessite une expertise particulière. Même si les procédés potentiellement applicables dérivent pour la plupart du traitement des eaux usées, leur mise en œuvre obéit à des contraintes spécifiques. La complexité du lixiviat réside dans l'existence d'un pourcentage élevé des métaux lourds, ce qui rend le traitement très complexe et onéreux. D'où la nécessité d'un traitement physico-chimique pour réduire au maximum les métaux lourds. Le souci principal actuellement est de trouver une solution de traitement de lixiviat in situ. Ainsi, les différents projets et études réalisés dans le cadre du traitement des lixiviats préconisent le recours à l'évaporation naturelle dans des bassins comme solution de base. Pour bien comprendre, le traitement in situ des lixiviats par évaporation naturelle consiste à stocker les effluents bruts dans un bassin, équipé de pompes. Les lixiviats sont alors envoyés dans un réservoir «à lots» étanche dont la capacité varie avec le volume d'effluents à traiter et la météorologie locale. L'effluent est alors projeté dans la partie supérieure du module d'évaporation, sur la maille où il s'évapore en partie. L'excédent, non évaporé, retourne au réservoir à lots. Le lixiviat est à nouveau projeté sur la surface d'échange jusqu'à évaporation totale. Etat d'avancement du programme national des déchets ménagers Le Maroc s'est engagé dans une ambitieuse réforme pour la modernisation du secteur de la gestion des déchets ménagers. Le Programme national des déchets ménagers (PNDM) s'est fixé plusieurs objectifs, à savoir assurer la collecte et le nettoiement des déchets ménagers pour atteindre un taux de collecte professionnalisée (gestion déléguée) de 90% en 2022. Il s'agira également de réaliser des centres d'enfouissement et de valorisation des déchets ménagers et assimilés au profit de tous les centres urbains en 2022. Parmi les autres objectifs visés figure la réhabilitation ou la fermeture de toutes les décharges existantes en 2022 ainsi que la généralisation des plans directeurs de gestion des déchets ménagers et assimilés pour toutes les préfectures et provinces de Royaume. Ce programme ambitionne de développer la filière de « tri-recyclage-valorisation», avec des actions pilotes de tri, pour atteindre un taux de 20 % du recyclage et la valorisation supplémentaire, sous différentes formes, d'au moins 30% des déchets générés à l'horizon 2022. La réforme engagée a déjà permis de réaliser un taux de collecte professionnalisée des déchets ménagers de 82,5%. Celle-ci a aussi permis d'augmenter le taux de mise en Centre d'enfouissement et de valorisation (CEV) pour atteindre 62,44 % (3,91 millions de tonnes ) des déchets ménagers produits, contre 10% avant 2008. En outre, 25 décharges contrôlées et Centres d'enfouissement et de valorisation ont été aménagés. On notera également que 49 décharges sauvages ont été réhabilitées et 5 sont en cours de travaux.