L'association veut renforcer la formation et la compétitivité pour régénérer par la formation à partir du système marocain revu une nouvelle génération d'entrepreneurs, de top et de middle managers. Les défis pour le secteur du textile et l'habillement marocain sont nombreux pour l'année 2019. Après deux années plutôt favorables pour le secteur en termes d'exportation vers l'Union européenne (classé 2ème et 3ème meilleures performances à l'export vers l'UE en 2016 et 2017), le développement du textile marocain requiert encore plus d'efforts. En témoignent les multiples attentes exprimées par l'Association marocaine de l'industrie du textile et de l'habillement, durant un point de presse tenu lundi 10 septembre 2018 à Casablanca. Lors de cette rencontre, l'Amith a également dévoilé ses nouveautés et les chantiers attendus en 2019. Un plan de conquête pour le marché local Pour les professionnels, le développement à l'international du textile et de l'habillement marocain nécessite de s'affranchir un peu plus des process de transformation au profit de l'industrialisation et ce en favorisant l'émergence des LGV et d'un amont national sur certains segments. Ils appellent au renforcement et l'affinement du positionnement du Maroc dans le modèle de la Fast Fashion pour en faire un avantage compétitif différencié. Pour y parvenir, l'Amith appelle également à capitaliser sur les opportunités liées à l'émergence de la mode circulaire et la préparation à la montée en charge du digital et de l'industrie 4.0. Les professionnels ont également mis l'accent sur la nécessité pour le Maroc d'avoir un plan de développement pour la conquête de son marché local. Celui-ci doit viser la réduction de «la contrebande qui, à défaut d'une couverture totale, devrait prioritairement concerner les produits finis et ce pour sauvegarder toute la filière», précise la même source indiquant qu'il est également nécessaire de développer entre autres des écosystèmes spécifiques pour l'approvisionnement du marché local. Lutter contre la concurrence déloyale Sur le marché local, le secteur du textile peine face aux importations déloyales résultant des programmes expansionnistes des enseignes low cost et des réseaux de contrebande organisés au nord du Maroc et à partir de la Mauritanie, selon l'Association marocaine de l'industrie du textile et de l'habillement. Autre constat relevé par les professionnels est celui de l'inexistence d'un business model adressant le marché local. De plus, l'importation déloyale est la seule à capter la croissance du marché depuis 2010. En termes d'emploi, l'industrie du textile a perdu en moyenne 20.000 postes depuis le début de la décennie. LF 2019 : Des mesures contre la contrebande Pour l'Amith, le marché local représente une réelle opportunité pour l'avenir de l'industrie textile. Dès lors, l'association appelle à combler le gap de compétitivité vis-à-vis des importations déloyales et contrebande et la concurrence des enseignes low cost. De ce fait, l'association veut renforcer la formation et la compétitivité pour régénérer par la formation à partir du système marocain revu une nouvelle génération d'entrepreneurs, de top et de middle managers. Elle souhaite dans ce sens l'émergence d'ETI, entreprises de taille intermédiaire, qui pourront devenir à moyen terme les futures LGV pour tracter l'immense population de bons sous-traitants, qui restent indispensables au fonctionnement harmonieux des écosystèmes. Parmi les chantiers de l'Amith, il y a aussi l'assouplissement des règles d'origine actuelle avec l'UE et le soutien au financement des investissements technologiques aux projets d'amont (tricotage, impression numérique et FIT, tissage). Les professionnels indiquent également vouloir poursuivre la stratégie de promotion du secteur sur les marchés porteurs, Europe du Nord et Scandinavie.