« La Charte pour les réformes arabes », qui sera débattue au Sommet de Bahrein, soutient une plus grande démocratisation du monde arabe. Le Prince héritier saoudien, Abdellah Ben Abdeaziz, vient de rendre public un document intitulé « Charte pour des réformes arabes ». Cette initiative, qui recommande l'adoption de réformes internes par le monde arabe, est interprétée comme un appel à des changements en Arabie, estiment des analystes politiques. Le prince héritier saoudien demande aux dirigeants des pays arabes d'assurer une plus grande participation populaire à la vie politique pour un meilleur développement socio-économique et une plus grande implication dans les changements internationaux. La charte a été communiquée aux dirigeants arabes qui devront en débattre lors du prochain Sommet arabe de Bahrein.« C'est un message aux Saoudiens pour engager des réformes. Les auteurs de l'initiative sont supposés être les premiers à l'appliquer », relève un politologue. L'Arabie saoudite ne dispose que d'un Conseil consultatif, Majlis ac-Choura, qui examine les projets de lois et fait des recommandations au gouvernement. Ce Royaume interdit les partis ou groupements politiques et ne dispose pas d'organismes élus. Le Conseil consultatif a été créé en 1993 avec 60 membres, tous désignés par le Roi. Ce nombre est passé à 90 en 1997 et à 120 en 2001. Des réformes internes doteront l'Arabie saoudite des moyens de faire face aux pressions extérieurs qui ne cessent de s'accentuer pour dénoncer les violations des doits de l'homme. Elles devront également favoriser des réformes économiques, la transparence, une distribution plus équitable des richesses, la promulgation d'une constitution et la séparation des pouvoirs. Elles devront aussi contribuer à la promotion des libertés individuelles, la liberté d'expression et la tenue d'élections pour la désignation des membres du Conseil consultatif. Jusqu'à présent, les princes qui gouvernent l'Arabie saoudite n'ont donné aucune suite aux demandes de plus en plus pressantes d'introduire un système électoral ou de nommer des femmes dans le Conseil consultatif. On croit désormais qu'il y a une entente au sein de la famille régnante sur la nécessité d'introduire des réformes profondes et fondamentales économiques et politiques pour relever les graves défis qui se posent au Royaume.