Le secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires étrangères, M. Ramon Gil Casaras, a entamé jeudi une visite au Maroc. Le responsable espagnol dirige l'équipe espagnole qui participera aux travaux des groupes de travail. À son arrivée à l'aéroport de Rabat-Salé, le responsable espagnol avait été accueilli par le ministre délégué aux affaires étrangères et à la coopération, M. Taïeb Fassi Fihri. Le secrétaire d'Etat espagnol est accompagné d'une importante délégation de fonctionnaires et d'experts de son département. La visite du responsable espagnol entre dans le cadre des réunions de travail prévues dans le processus de normalisation entamé par les deux gouvernements. Les trois groupes de travail, constitués par le Maroc et l'Espagne pour examiner les "questions spécifiques" entre les deux pays, ont entamé, jeudi matin, à Rabat une réunion à huis clos. La réunion de ces trois groupes de travail (politique, émigration et délimitation des espaces maritimes) a eu lieu juste après l'arrivée à Rabat du secrétaire d'Etat espagnol aux affaires étrangères, M. Ramon Gil Casaras. La décision de mettre sur pied ces groupes de travail avait été prise par les ministres des affaires étrangères du Maroc et d'Espagne, Mohamed Benaïssa et Ana Palacio, lors de leur rencontre, le 11 décembre dernier à Madrid. Rappelons que les deux responsables avaient décidé de créer cinq groupes de travail dont les trois qui ont entamé jeudi leurs réunions alors que les deux autres ont été ajournés à une date ultérieure. Le groupe chargé de l'immigration doit se pencher sur la coopération entre les deux pays dans le domaine de la lutte contre le trafic des clandestins, ainsi que sur la situation des immigrés marocains en Espagne et la mise en œuvre de l'accord signé entre les deux pays sur l'accueil des travailleurs marocains et dont l'entrée en vigueur a été suspendue à la suite de la crise qui a éclaté entre les deux capitales. Le deuxième groupe aura à traiter des frontières maritimes entre les deux pays notamment entre les Iles Canaries et le sud du Maroc, ainsi que sur le conflit autour des prospections pétrolières autorisées par Madrid dans cette région. Le troisième groupe est chargé des questions politiques à caractère régional et multilatéral au centre desquelles figure particulièrement l'affaire du Sahara, une des questions les plus épineuses dans les relations entre les deux pays et qui a été l'une des principales causes de la crise. Les deux autres groupes qui se réuniront plus tard sont celui chargé de la coopération économique et celui du rapprochement entre les sociétés civiles. Rappelons que les relations entre le Maroc et l'Espagne sont sur la voie du dégel depuis la rencontre du 11 décembre entre les chefs de la diplomatie des deux pays à Madrid. Cette réunion avait permis aux deux parties de mettre sur pied un plan de normalisation des relations sur la base du dialogue sur tous les sujets de conflits entre les deux capitales. Au lendemain de cette réunion, Sa Majesté le Roi avait décidé d'autoriser les pêcheurs de la région de la Galice sinistrés par la marée noire du Prestige à opérer dans les eaux marocaines. Un geste solidaire qui avait été hautement apprécié en Espagne.