L'argentier du Royaume a exposé en Conseil de gouvernement le bilan d'exécution de la loi de Finances et les grands contours du prochain budget Le gouvernement fait le bilan de la loi de Finances en cours mais pense déjà au prochain budget. En effet, le ministre de l'économie et des finances, Mohamed Boussaid, a présenté un exposé sur le bilan d'exécution de la loi de Finances (LF) au titre de l'année 2018 et les perspectives de la LF2019. Ce fut l'occasion pour l'Exécutif de passer en revue les principaux indicateurs économiques internationaux et nationaux. Ces derniers font ressortir une amélioration continue des perspectives de la croissance économique mondiale, notamment avec une relance du commerce international. Dans les détails, l'argentier du Royaume a annoncé une révision à la hausse des prévisions de la croissance au titre de l'année 2018 qui passe de 3,2 à 3,6%. Une révision essentiellement due à une bonne tenue des secteurs non agricoles et à une bonne récolte agricole dépassant les 100 millions de quintaux. Tout en mentionnant certains risques à l'échelle internationale notamment les conflits protectionnistes, les politiques monétaires d'austérité, ainsi que par la volatilité des prix du pétrole, M. Boussaid a insisté sur le plan national sur l'accélération notable de la croissance des activités non agricoles, à la faveur de la bonne tenue de l'ensemble des secteurs, à l'exception de celui des travaux publics. La même source a ajouté que les secteurs de la pêche maritime et des phosphates ont ainsi enregistré des hausses respectives de 5,7 et 6,4% au cours du premier semestre de 2018, alors que le taux d'utilisation de l'énergie de production au niveau industriel s'est situé à 62,4%, faisant savoir que le tourisme a connu une progression de 11,8% du nombre de touristes et de 10,7% des nuitées à fin avril 2018. Si le gouvernement reste confiant pour la suite de l'exécution du budget 2018, il commence déjà à penser au projet de loi de Finances 2019. Boussaid a, dans ce sens, dévoilé que le PLF2019 se focalisera essentiellement sur certaines priorités, notamment l'enseignement, la santé, l'emploi, le dialogue social, la poursuite des grandes réformes et des stratégies sectorielles afin de renforcer la confiance et de préserver les équilibres macroéconomiques conformément à l'article 77 de la Constitution. Aussi, le responsable a fait savoir qu'en 2019, le principe de la programmation pluriannuelle entrera en vigueur avec la présentation des perspectives des trois prochaines années des finances publiques. A noter enfin que Boussaid a expliqué que les finances publiques ont préservé leur équilibre en dépit des contraintes ayant marqué le premier semestre de cette année, faisant observer que 2019 connaîtra la hausse du nombre des dépenses au niveau de la gestion, de la retraite et la couverture sociale (22 MMDH), ainsi que sur le plan des efforts déployés en faveur du développement des provinces du Sud et des programmes de lutte contre les disparités territoriales. Il s'agit aussi des efforts visant à promouvoir les programmes de développement intégrés des villes, le dialogue social, ainsi que d'autres projets de réforme en cours. Dans ce sens, il a souligné la nécessité de bien définir les priorités conformément aux Hautes orientations royales, au programme gouvernemental et aux orientations qui seront adoptées lors du Conseil des ministres. Principaux indicateurs Au cours de son exposé devant le Conseil de gouvernement, le ministre de l'économie et des finances a fait savoir que le crédit bancaire a affiché une légère hausse de 2,4 milliards de dirhams durant cinq mois, tandis que l'inflation s'est établie à 2,4%. S'agissant de l'emploi, M. Boussaid, qui a cité des données publiées par le Haut-Commissariat au Plan, a fait état de la création de 116.000 emplois, d'une légère baisse du taux de chômage de 10,7 à 10,5% entre le S1-2017 et le S1-2018. Toutefois, le taux de chômage reste élevé dans le milieu urbain avec plus de 15,6%, ainsi que chez les jeunes et les diplômés, ce qui nécessite de déployer davantage d'efforts au niveau des priorités du projet de la LF2019, a-t-il relevé. Par ailleurs, M. Boussaid a fait remarquer que les exportations ont connu une évolution positive de 11,4% à 140,2 milliards de dirhams (MMDH), alors que les importations ont augmenté de 9,9% à 241 MMDH, notant que le déficit commercial a ainsi atteint les 100 MMDH. Il a également indiqué que les recettes touristiques et les transferts des Marocains résidant à l'étranger ont progressé respectivement de 15% à 31 MMDH et de 8,5% à 32 MMDH, tandis que les investissements directs étrangers ont reculé de 15 MMDH en 2017 à 10 MMDH durant l'année en cours.