Entretien. La première édition du Forum méditerranéen du tourisme aura lieu du 8 au 9 février prochain. Brahim Dehbi, président de la Chambre du commerce, de l'industrie et des services (CCIS) de Tanger, qui co-organise cet événement, nous en explique les objectifs et les particularités. ALM : La ville de Tanger s'apprête à organiser la première édition du Forum méditerranéen sur le tourisme. Quel est l'objectif d'une telle manifestation ? Brahim Dehbi : Le tourisme est en train de se convertir en un moteur essentiel du développement économique dans la Méditerranée. Il va de soi que de telles rencontres aideront à mieux saisir les différentes expériences des autres pays en la matière, d'autant que tous les pays du pourtour méditerranéen bénéficient des mêmes atouts. C'est dans cette optique que nous avons décidé, conjointement avec l'Association des chambres de commerce de la Méditerranée qui réunit quelque 450 Chambres, d'organiser ce premier forum à Tanger et qui se déroulera du 8 au 10 février prochain. Tous les pays, de la rive Nord comme celle du Sud du pourtour seront représentés. Avec l'Organisation mondiale du tourisme, il a été décidé de faire de ce forum une tradition annuelle. D'autres pays, tels que la Turquie et la Tunisie, ont d'ores et déjà formulé le vœu d'abriter les prochaines éditions. Mais tout dépendra de la réussite, ou non, de cette édition. En tout cas, les préparatifs vont bon train. Quelle pourrait être la particularité de cette manifestation, sachant que plusieurs autres forums ont lieu régulièrement, au Maroc comme ailleurs ? Le Forum méditerranéen sur le tourisme est d'abord une plate-forme de rencontres entre les professionnels de l'hôtellerie et du tourisme. Ce n'est donc pas sur la base de politiques et de stratégies nationales en la matière que l'on va débattre, mais sur la base de projets concrets. C'est pour cela que l'on a opté pour une formule d'ateliers que des investisseurs, des représentants du secteur hôtelier, d'agences de voyage et de transport touristique, de banques…seront amenés à animer. L'organisation de pareils événements, peut-elle contribuer au développement du tourisme, notamment dans son aspect local? Un forum, c'est par définition l'occasion pour tout un chacun d'exposer et de défendre ce qui a été fait dans un domaine précis. Le forum de Tanger ne déroge pas à cette règle dans la mesure où les expériences menées à Tanger, Marrakech et Agadir seront mises en avant. Nous comptons également lancer une campagne promotionnelle sur la ville de Tanger et ses régions. Les Chambres de commerce participantes, dont la nôtre, pourront aussi mettre en évidence les efforts qu'elles consentent pour le développement de leurs régions respectives. La CCIS de Tanger a été la première Chambre de commerce et d'industrie marocaine. Quel rôle joue-t-elle pour le développement de la ville ? Nous occupons une fonction à la fois consultative et d'assistance dans les secteurs industriels, commercial et touristique. La CISS de Tanger s'occupe, entre autres tâche qu'elle assure, de collecter les renseignements sur les secteurs économiques jugés porteurs et qui relèvent de sa compétence territoriale. Nous contribuons aussi à la promotion des entreprises locales et de la mise en relation des partenaires, marocains comme étrangers. A cela s'ajoute l'organisation des séminaires, de journées de partenariat, de tables rondes, de salons et foires. Le forum en est un. Quels sont selon vous les perspectives de développement de Tanger ? Très prometteuses. Nous assistons depuis un certain moment à une effervescence de projets qui s'installent dans la ville. Une quarantaine de grandes entreprises ont déjà lancé leurs projets. D'autres sont en voie de lancement. Chaque semaine, nous traitons 10 à 15 nouvelles demandes provenant des multinationales qui s'intéressent à la région. Des secteurs comme l'équipement, l'habitat et le tourisme font l'objet d'un véritable engouement. C'est ce qui explique les visites successives des ministres en charge de ces trois départements. A cela s'ajoutent les projets d'infrastructure qui sont mis en place, à l'image du nouveau port Tanger-Méditerranée, et des efforts que consentent les pouvoirs publiques, avec notre contribution, pour lutter contre certains phénomènes, comme celui des marchands ambulants, et rendre la ville plus attractive et plus propre.