Enfin, un vent nouveau souffle sur le Bureau politique de l'USFP. Sous l'effet des pressions de la base, populaires et autres, le blocage qui a marqué la réunion de samedi dernier semble surmonté. Le Bureau politique (BP) de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) a tenu à publier un communiqué dans lequel il annonce qu'il « poursuivra, lors de ses futures réunions, la prise de toutes les décisions nécessaires pour garantir le fonctionnement des instances du parti avec l'esprit d'unité et de militantisme qui s'impose ». Une manière, donc, de minimiser les divergences en son sein, qui ont fait l'une de plusieurs journaux nationaux, et de lancer des messages concernant le dénouement du blocage qui a caractérisé sa dernière réunion. En effet, après l'orage qui a entouré le débat sur la procédure de mise en place du nouveau premier secrétaire du parti, force est de constater que le cours des événements a commencé à prendre un tournant dans le sens du règlement positif des problèmes internes du Bureau politique. Des sources fiables et concordantes et des personnes qui ont pu discuter avec Mohamed Elyazghi et Abdelouahed Radi nous ont confirmé que ce dernier ne tient pas tellement à assumer la responsabilité du premier secrétaire du parti. L‘absence d'une candidature nette et claire de Radi a permis à d'autres membres de la même instance dirigeante d'annoncer que seule la candidature de M. Elyazghi a été confirmée, sans crainte d'être démentis, ce qui a permis de remettre les pendules à l'heure. Toutes les voix concordent à dire que, désormais, il n'y a plus de place pour un leader charismatique au sein du parti, qui prend la décision sans revenir aux instances dirigeantes et qui attend toujours de ces camarades une confiance de tous les instants. Un tel type de dirigeant ne doit plus exister, et pour cause. Au moins trois événements pointent à l'horizon. D'abord, la réunion de la Commission administrative qui doit se prononcer sur le bilan politique de la gestion des dernières échéances électorales, ensuite un congrès qui doit se tenir au moment venu et conformément au statut du parti, et enfin un remaniement gouvernemental éventuel, même si cette opération pourrait prendre plus de temps ou ne jamais se présenter de manière prématurée. Mais toujours est-il que dans toutes ces étapes, le rôle du premier secrétaire est incontournable, aussi bien dans les négociations à l'intérieur du parti que vis-à-vis d'interlocuteurs de l'extérieur. Dans le même ordre, il est indéniable que la « passation des pouvoirs » doit se faire sur la base d'engagements précis pour ménager les différentes sensibilités et ambitions, d'où les craintes exprimées en ce qui concerne la personne de M. Elyazghi. Mais comme l'indiquent plusieurs membres de l'USFP qui ont rencontré les deux dirigeants, une avalanche de convois de personnes venues de plusieurs régions du Royaume a convergé auprès des deux responsables depuis samedi dernier, leur l'objectif principal était de mettre fin à cette « dispute» ridicule qui empêche les socialistes de se pencher sur d'autres questions beaucoup plus importantes que celle portant sur la personne devant occuper le poste de premier secrétaire du parti. Selon les mêmes sources, les deux personnes se sont rencontrées et elles auraient probablement abouti à un accord de principe qui préserve la dignité des uns et ne menace guère l'avenir proche des autres. Le même son de cloche est entendu chez la jeunesse du parti, une bonne partie de ses syndicalistes, ses anciens résistants et ses dirigeants locaux. Finalement tout porte à croire que le blocage de samedi a servi de détonateur en annonçant la fin d'une époque et le début de l'ère des répartitions des tâches et de la direction collégiale.