Le président du Conseil municipal d'Agadir, l'usfpéiste Tareq Kabbage, estime que ses détracteurs ont profité des largesses de l'ancien système qui régnait dans la capitale du Souss. ALM : Vous faites l'objet d'une vaste campagne de dénigrement de la part de la presse locale à Agadir. Pourquoi cette cabale? Tareq Kabbage : L'explication est à mon sens assez simple. Dès mon élection à la tête du Conseil de la commune d'Agadir, j'ai décidé de rompre avec les pratiques douteuses qui caractérisaient la gestion communale. Aujourd'hui, la transparence totale est le maître-mot de ma politique et de mon action. Bien évidemment dans l'intérêt des citoyens et des employés communaux. Ceux qui m'attaquent, aujourd'hui, ont largement profité des largesses de l'ancien système. La commune n'est pas l'unique cible de ces détracteurs. La région également. Le président du conseil régional, Aziz Akhnouch, a fini lui-aussi par faire l'objet d'une campagne de dénigrement de la part des mêmes milieux. D'ailleurs, je suis un peu jaloux qu'il me vole la vedette. Quels sont les arguments utilisés par vos détracteurs? On prétend que j'habite dans une maison construite de façon illégale, en dépit des règles d'urbanisme. Ce qui est, bien entendu, complètement faux. On me reproche également de vendre des biens de la commune. A ce titre, je tiens à rappeler que les décisions de céder des biens communaux sont approuvées par tous les membres du Conseil. S'il y a une malversation, cela veut dire que le Conseil, au grand complet, est complice. Dans ce cas, c'est à la justice de se prononcer. Vous avez parlé de largesses dont profitaient vos détracteurs sous l'ancien système. De quoi s'agit-il également? Les passe-droits sont nombreux. A titre d'exemple, l'ancienne communauté urbaine d'Agadir finançait le festival du cinéma. Le problème est qu'aucune trace n'apparaît dans les comptes de la communauté urbaine concernant ce financement. A mon arrivée, j'ai donc décidé de ne plus financer cet événement. Ce qui m'a valu des attaques acerbes. Même chose pour le soutien financier au journal Machahid et à la radio. Toutefois, je n'ai trouvé aucune convention liant la communauté urbaine à la RTM ou à Machahid. L'argent allait, en fait, dans la poche de certains journalistes. C'est du détournement pur et simple. Et j'ai des preuves irréfutables à ce sujet. Avez-vous pensé à saisir la justice sur ces détournements? Non, je ne veux pas saisir la justice. J'ai, par contre, arrêté de payer ces journalistes. Comme je l'ai fait avec le festival du cinéma. Car tout simplement je ne voulais agir que dans la transparence. Sans rubrique budgétaire, je ne peux pas distribuer à tort et à travers les deniers publics. Pour ce qui est de la diffamation dont je fais l'objet dans la presse locale, je pense que si je saisis la justice, je demanderais une grande somme que je donnerai aux associations de bienfaisance. Vous savez, j'ai toujours défendu la liberté de la presse, mais quand on s'attaque aux vies privées cela porte atteinte à la presse elle-même. Est-ce que cela signifie que la commune d'Agadir ne subventionne plus rien? Absolument pas. Mais si le conseil décide de soutenir financièrement une association, par exemple, il le fait dans la transparence. Il y a des procédures claires concernant les subventions et je tiens toujours à les respecter scrupuleusement. Je suppose que le président de la région a eu le même problème. Et lui aussi agit dans la transparence absolue. Justement, en parlant d'Akhnouch, on vous reproche de lui avoir loué un terrain pour la construction d'un parking. Qu'en dites-vous? Là aussi, le président ne décide pas seul. La décision de louer un terrain à la société appartenant à Akhnouch a fait l'objet d'une approbation, à l'unanimité, des membres du Conseil communal. Les élus ne sont pas des imbéciles. Nous avons senti que ce projet aura des conséquences positives. Un parking est bénéfique non seulement pour les citoyens mais également pour les restaurateurs qui se trouvent dans ses environs. Dans le cadre de la transparence, justement, comment sont prises les décisions au sein du conseil communal? Le président ne prend de décisions sans concertations. En outre, la loi est claire. Toute cession d'un bien communal par exemple est approuvée à l'unanimité des membres du Conseil communal. Il veille à ce que la décision ait des conséquences positives sur la qualité du service rendu non seulement aux opérateurs économiques de la ville mais également aux simples citoyens.