Intense bal diplomatique avant la présentation d'un dossier sur le Sahara marocain à Nouakchott Le compte à rebours a commencé pour le sommet de l'Union africaine à Nouakchott prévu les 1er et 2 juillet prochain. Loin d'être un sommet protocolaire avec la participation de plusieurs chefs d'Etat du continent, ce rendez-vous mauritanien sera très attendu sur la question du Sahara marocain. Et pour cause. Le président de la Commission de l'UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, présentera son rapport sur la question. Si rien n'a été encore dévoilé sur la teneur du document, ce dernier devait être présenté lors du sommet précédent avant d'être reporté sine die au sommet qui s'ouvre le week-end prochain. Les regards vont donc se tourner vers la capitale mauritanienne mais en attendant, un intense bal diplomatique se poursuit avec la deuxième tournée régionale de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara marocain, Horst Köhler. Ce dernier a déjà effectué un détour par l'Algérie mais également la Mauritanie, pays hôte du sommet de l'Union africaine. Simple hasard du calendrier? En tout cas, l'envoyé personnel a eu des entretiens avec le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita. Il devait également rencontrer le chef de gouvernement, Saad Eddine El Othmani. Il faut préciser que cette deuxième tournée de Köhler intervient après l'adoption de la résolution 2414 du 27 avril 2018. Le Conseil de sécurité des Nations Unies avait réaffirmé dans cette résolution la prééminence de l'Initiative marocaine d'autonomie, qui préconise que le réalisme et l'esprit de compromis sont essentiels pour progresser vers une solution politique, réaliste, pragmatique et durable au différend régional sur le Sahara marocain, en demandant expressément aux pays voisins, notamment l'Algérie, «de s'engager activement pour progresser vers la solution politique». Avant Köhler, le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki, qui fut un certain moment chef de la diplomatie dans son pays, avait également visité le Royaume début juin en plein Ramadan. Il s'agissait «d'une visite de consultations» de deux jours au Maroc, au cours de laquelle il a été reçu en audience royale. C'est la deuxième visite de la part du responsable depuis son arrivée dans ce poste début 2017. Au cours de la même visite, Moussa Faki s'est également entretenu avec Nasser Bourita, au siège du ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale à Rabat. Pour rappel, le Souverain avait offert un iftar au président de la Commission de l'UA, en présence de membres du gouvernement, en plus du chef de l'Etat gabonais, Ali Bongo, également en visite dans le Royaume. A noter enfin que le Maroc reste officiellement attaché au processus engagé sous les auspices des Nations Unies pour trouver une solution politique, pacifique et définitive au dossier du Sahara marocain sur la base de la proposition de l'autonomie. De son côté, l'Union africaine tente de s'impliquer malgré les réserves du Maroc sur le dossier avec la nomination il y a quelques années d'une sorte d'émissaire originaire, d'ailleurs, d'un pays connu pour son parti pris dans le dossier du Sahara. La résolution 2414 La résolution 2414 du Conseil de sécurité sur le Sahara marocain est venue apporter des éclaircissements portant sur trois points essentiels. Le premier se rapporte au statut historique et juridique à l'Est du dispositif de défense et aux agissements du Polisario. Concernant ce point, le Conseil de sécurité a confirmé le statut de la zone à l'Est du dispositif de défense, à savoir une zone tampon relevant des accords de cessez-le-feu, où ne sauraient y avoir d'activités civiles ou militaires. Le deuxième point définit la finalité du processus politique, à savoir «parvenir à une solution politique réaliste, réalisable et durable basée sur le compromis», des termes qui s'identifient à la solution politique préconisée par le Maroc, dans le cadre de l'Initiative marocaine d'autonomie. Le troisième point identifie clairement les acteurs en demandant expressément aux pays voisins, et donc à l'Algérie, «d'apporter une contribution importante au processus et de s'engager plus fortement pour progresser vers la solution politique».