Un contrôle magique et but plein de sang-froid, son sixième en Coupe du monde : Lionel Messi, critiqué après la déroute contre la Croatie, a guidé son pays vers cette qualification. L'Argentine est passée à deux doigts d'une élimination surprise de la Coupe du monde. Pour son troisième match du groupe D, et face à un Nigeria qui n'a pas claqué des genoux, l'Albiceleste a composté difficilement son ticket qualificatif aux huitièmes de finale grâce à sa victoire sur le score de 2 buts à 1. Avec une formation revisitée et une «grinta» qui était bien absente lors de ses deux premières sorties, l'Argentine a retrouvé quelques coups d'éclat. Un contrôle magique et but plein de sang-froid, son sixième en Coupe du monde : Lionel Messi, critiqué après la déroute contre la Croatie, a guidé son pays vers cette qualification. Le géant sud-américain donne ainsi rendez-vous à la France lors du prochain tour. Très discret lors de la déroute contre la Croatie (3-0), il n'avait pas été épargné par les critiques à l'issue de ce match qui laissait son équipe au bord de l'élimination. Face à l'Islande, lors du match inaugural, il avait déjà raté un penalty qui aurait permis à son équipe de s'imposer (score final 1-1) et avait été impuissant à forcer le résultat. Mais si le Barcelonais n'est pas le charismatique leader qu'était «el Pibe de Oro», il est un indiscutable meneur technique. Et il l'a enfin rappelé mardi soir à la face du monde, en convertissant un caviar d'Ever Banega en joli but. Ce n'est que sa sixième réalisation en quatre participations (1 but en 2006, 1 en 2010, 4 en 2014) à la Coupe du monde mais celle-ci va compter, comme celle contre l'Iran en phase de poules 2014. «Nous étions confiants que nous allions gagner ce match», a déclaré la «Pulga» après la rencontre. «C'est merveilleux d'avoir gagné de cette façon. C'est une joie bien méritée.» Son équipe n'a pas vraiment brillé contre le Nigeria, s'en remettant à un but improbable et somptueux du défenseur Marcos Rojo pour se qualifier en huitièmes de finale (2-1). Mais Messi a été décisif dans un moment clé, et cela autorise l'Argentine à rêver à nouveau. «Il sait que nous avons ce rêve commun de venir en Russie faire quelque chose d'important», a dit mardi soir son sélectionneur Jorge Sampaoli. De nature discrète, c'est sur le terrain que Messi s'est exprimé. Et si l'équipe de France ne peut bien sûr ignorer l'étendue de son talent, elle devra se méfier de cette Argentine bien malade, mais jamais agonisante. La qualification de l'Argentine, elle la doit également à la victoire de la Croatie contre l'Islande. Parfois secouée mais jamais vraiment menacée, l'équipe B de la Croatie a remporté sa troisième victoire en trois matches dans ce groupe D mardi à Rostov (2-1), et sera opposée en 8e de finale au Danemark où elle partira favorite. Soucieux de gérer les organismes et plus encore les avertissements en vue d'un premier match à élimination directe, le sélectionneur Zlatko Dalic avait changé neuf joueurs par rapport à l'équipe qui a brisé l'Argentine (3-0). Mais les Islandais ne se sont ni découragés ni endormis. A la facilité collective des Croates, même privés de Rakitic, Mandzukic ou Brozovic, ils ont opposé la qualité de leur jeu défensif et leur calme, pour finalement se révéler les plus dangereux de la première période. Le Nigeria et l'Islande quittent ainsi la compétition en laissant derrière eux une belle impression.