Spécialiste dans l'habitat, Ahmed Taoufiq Hejira a hérité d'un département à problèmes. C'est un ministre qui connaît bien ses dossiers. Istiqlalien, il n'en demeure pas moins un technocrate qui sait jurer par les résultats. Le parcours parfait pour un spécialiste dans un domaine à problèmes, celui de l'habitat et de l'urbanisme. Originaire de l'Oriental, né en 1959 à Oujda.d'une famille d'Istiqlaliens, de père en fils, Ahmed Taoufiq Hejira est ministre délégué auprès du Premier ministre chargé du logement et de l'urbanisme Il sait, plus que quiconque que sa région d'origine, l'oriental avec les problèmes fonciers de Nador, le scandale de l'habitat sauvage et insalubre à Taourirt ou les chaos urbanistiques de la capitale Oujda, peut servir de laboratoire pour tout genre de logement et tout travail d'urbanisme. Mais pour M. Hejira, la priorité des priorités réside dans la réglementation et le suivi des chantiers lancés sans vraiment voir le jour. Titulaire d'un doctorat de 3-ème cycle en Urbanisme de l'Université de Montréal en 1983 et d'une licence en sciences économiques de la Faculté de Droit de Rabat en 1980, il a été recruté au ministère de l'Habitat en 1983. Il a été Inspecteur régional de l'aménagement du territoire, de l'urbanisme, de l'habitat et de l'environnement de la région de Fès Boulemane, de 2000 à 2002. Chose qui lui a permis, sans aucun doute, de confronter sa science et ses connaissances théoriques avec la réalité du terrain. Une réalité dure et, à n'en point douter, complexe et problématique. Ayant servi aussi à l'agence nationale de lutte contre l'habitat insalubre, c'est donc un ministre qui est au fait des problèmes du logement social et des habitations précaires qui hérite du département. Et qu'il saura donner suite aux doléances des opérateurs et surtout être à l'écoute de l'ensemble des intervenants. M. Hejira, qui a participé à l'élaboration de l'ensemble des stratégies d'intervention de l'Etat en matière d'habitat social, a effectué plusieurs sessions de formation dans le domaine de l'urbanisme aux Etats-Unis, en France et au Mexique. Aujourd'hui qu'il a la charge du département, il y a fort à parier qu'il ne passera pas inaperçu. Ce n'est pas la vieille garde istiqlalienne, ce n'est pas non plus des politiques qui n'ont pas de savoir-faire technique. C'est plutôt un jeune istiqlalien incarnant le renouveau du parti doublé d'un spécialiste en matière d'aménagement urbain et de l'habitat. Un gage d'avenir. Mais aussi un défi personnel et un pari de l'actuel gouvernement.