L'ANAPEC et l'affaire Al Najat, d'une part, et les lois électorales pour les Communales, d'autre part, ont été au cœur de la polémique entre l'USFP et le Parti de l'Istiqlal. Deux événements ont mis les rapports entre l'USFP et Parti de l'Istiqlal au-devant de la scène politique. Il s'agit, en premier lieu, de la réunion du Conseil d'administration de, l'ANAPEC et en second lieu, du dernier conseil du gouvernement. En effet, le 27 décembre dernier, lors du conseil d'administration de l'ANAPEC, des divergences de taille ont marqué les relations entre My M'hammed El Khalifa, ministre de l'Artisanat et de l'Economie sociale, qui est, également, membre du Comité exécutif du Parti de l'Istiqlal, et deux membres du Bureau politique de l'USFP au gouvernement, en l'occurrence Mohamed Elyazghi, ministre de l'aménagement du territoire, de l'eau et de l'environnement, et Fathallah Oualalou, ministre de l'Economie, des Finances et du Tourisme. Dans son intervention, M. EL Khalifa s'est dit, en tant que juriste être, dans l'obligation d'attirer l'attention des membres de la société précitée sur la nécessité de placer le scandale de l'Affaire Ennajat, qui a secoué l'opinion publique nationale depuis plusieurs mois, dans le cadre des transactions privées qui caractérisent les relations entre les particuliers et les entreprises privées. Dans cet esprit de défense en faveur du secrétaire général de son parti, Abbas El Fassi, qui est par la même occasion ministre d'Etat dans le gouvernement actuel, le ministre istiqlalien El Khalifa est allé jusqu'à dire qu'il n'est pas tenu de lire le document relatif à cette affaire qui était entre ses mains. Dans le même élan de surenchère, il a estimé que toute cette affaire a été créée par la presse en vue de doter un certain parti d'un nouveau souffle politique. Face à cette situation, Mohamed Elyazghi, qui n'avait pas, au début, l'intention d'intervenir, a jugé nécessaire de mettre les points sur les «i» et remettre les pendules à l'heure. D'abord, annonce-t-il, les victimes d'Ennajat ne sont pas une pure créature de la presse nationale ou de certains partis politiques. Il s'agit de milliers de personnes que l'on a pillées et qui s'adressent quotidiennement aux pouvoirs publics et aux sièges des formations politiques. Il s'agit donc d'une affaire d'escroquerie à laquelle le gouvernement doit apporter des solutions concrètes et une réponse politique réelle et audacieuse. De son côté, ironisant sur les dessous de cette affaire grave et sans précédent au Maroc, Fathallah Oualalou a déclaré que, durant toute sa vie, il n'a jamais vu une société embaucher dans un seul pays et au cours d'une seule année un effectif de trente mille personnes, sauf, bien sûr, s'il s'agirait d'une opération de grande envergure de licenciement collectif de l'ensemble du personnel travaillant dans les hautes mers. Des licenciements qui doivent être remplacés par des Marocains ! Et de conclure sur la responsabilité de la direction de cette société et du ministère de tutelle. Enfin c'est le premier ministre, Driss Jettou, qui a sauvé la situation en privant M. El Khalifa de répliquer pour ne pas accentuer la tension. En revanche, il a annoncé la création d'une nouvelle commission d'enquête qui devrait présenter son rapport avant le 31 décembre. Un rapport qui n'est pas encore au point. Ceci étant, certains observateurs voient dans le soutien de Abbas El Fassi aux demies-mesures annoncées par le ministère de l'intérieur, en ce qui concerne les prochaines élections communales, une manière de renvoyer l'ascenseur à la Primature. Surtout que l'USFP et le PI étaient en contact pour arrêter une position en commun en ce qui concerne les communales.